C'est l'une des pierres angulaires du plan très attendu conclu entre Israël et le Hamas. Dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza annoncé dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre, dont la première phase a été signée jeudi, l'Etat hébreu et l'organisation islamiste palestinienne se préparent à libérer de façon croisée des otages contre des prisonniers.
Deux ans après les attaques terroristes du 7 octobre 2023 en Israël, l'état des 47 personnes encore en captivité est incertain, malgré les renseignements de l'armée israélienne. Voici ce que l'on sait de ces captifs et de leur libération annoncée, pour ceux qui sont toujours en vie.
La liste des otages du 7-Octobre comprend 47 noms
Selon les informations de l'armée israélienne, il resterait 47 otages dans la bande de Gaza, sur les 251 personnes enlevées par le Hamas et le Jihad islamique lors des attaques du 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Leurs portraits, noms et âges sont visibles sur le portail du Forum des familles d'otages, à l'exception des ressortissants thaïlandais Sontia Ok'Krasari et Sontisek Rintalk, qui travaillaient comme ouvriers agricoles. La liste mentionne en revanche le nom de Bipin Joshi, étudiant de nationalité népalaise, enlevé alors qu'il suivait une formation agricole dans l'un des kibboutz attaqués. Le reste des otages de cette liste sont israéliens, parfois avec une double nationalité américaine, allemande, argentine, russe, hongroise ou encore colombienne.
Parmi ces 47 otages, 46 sont des hommes. La seule femme s'appelle Inbar Haiman, enlevée à 27 ans alors qu'elle participait au festival Tribe of Nova. Lorsqu'ils ont été enlevés, les otages restants avaient entre 18 et 85 ans. La plupart d'entre eux ont été capturés lors de ce festival ou dans les kibboutz de Nir Oz et de Nahal Oz, proches de la bande de Gaza. Deux d'entre eux étaient des soldats en service le matin des attaques.
A ce décompte est souvent ajouté le nom de Hadar Goldin, jeune soldat israélien tué au combat en 2014 et dont la dépouille se trouverait toujours dans la bande de Gaza. Cela explique pourquoi le nombre de 48 otages est régulièrement cité par le gouvernement israélien et les familles de captifs.
Lors de l'annonce de l'accord sur un cessez-le-feu, le président américain, Donald Trump, a déclaré sur son réseau Truth Social que "TOUS les otages ser[aie]nt libérés très bientôt". Il a ensuite estimé que les otages seraient "de retour lundi [13 octobre]", y compris "les corps des [otages] morts".
Le gouvernement israélien s'attend à récupérer 22 otages vivants et 25 dépouilles
Selon ses dernières communications, l'armée israélienne estime que 22 des 47 otages du 7-Octobre sont toujours en vie, et que 25 autres ont trouvé la mort au moment de leur capture ou durant leur captivité. Selon une porte-parole du gouvernement israélien, il est prévu que le cessez-le-feu à Gaza entre en vigueur dans les 24 heures suivant l'approbation de l'accord par Israël. Et "tous [les] otages, vivants et décédés", devront être libérés "au plus tard 72 heures" après l'entrée en vigueur de cette trêve.
Dans son plan de paix en 20 points, dévoilé fin septembre, Donald Trump fixait déjà un délai maximum de 72 heures pour la libération de tous les otages à compter de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Mais cela pourrait s'avérer difficile à tenir pour le Hamas, car certains otages pourraient se trouver aux mains de petits groupes armés associés, mais aussi parce que la recherche des dépouilles d'otages enterrés au milieu des champs de ruines risque de prendre beaucoup de temps.
Une source au sein du Hamas a toutefois déclaré à l'AFP que les otages seraient libérés en une seule fois, contre près de 2 000 détenus palestiniens. Lors des précédents cessez-le-feu, les échanges entre otages et prisonniers s'étaient déroulés en plusieurs fois, avec des listes publiées chaque jour.
Des images des captifs ont été diffusées ces derniers mois
Depuis le début de l'année, tous les otages israéliens ont fait l'objet d'une publication photo ou vidéo par leurs ravisseurs, même si ces images sont généralement impossibles à dater. Ces derniers mois, des vidéos attribuées au Hamas ou au Jihad islamique ont ainsi montré certains otages très maigres et visiblement affaiblis, retenus dans des pièces fermées ou encore des tunnels. Début août, des images de l'otage Evyatar David ont provoqué un vif émoi en Israël. "Nous sommes contraints d'assister à la vision de notre fils et frère bien-aimé (...) affamé délibérément et cyniquement dans les tunnels du Hamas à Gaza – un squelette vivant, enterré vivant", avait réagi sa famille.
En règle générale, l'armée israélienne prévient les proches d'otages lorsqu'elle obtient des renseignements sur la situation des captifs. Il arrive que les familles demandent à ne pas divulguer certaines informations tout de suite. Quant aux médias israéliens, ils attendent souvent l'autorisation des proches et du Forum des familles d'otages avant de publier les images et les vidéos de propagande tournées par les ravisseurs.