Oligarques de tous les pays, rapprochez-vous… Donald Trump veut octroyer des visas dorés contre 5 millions de dollars d’investissement

Donald Trump mise tout sur une immigration très haut de gamme. Il a signé un nouveau décret le 25 février pour attribuer des visas dorés à de très riches étrangers, en échange d’un investissement minimal de 5 millions de dollars (4,75 millions d’euros) aux États-Unis. 

Le contraste est saisissant avec les mesures prises contre les exilés qui fuient la misère ou (et) la répression, voire la guerre sur le continent latino-américain. Lui qui a décidé de se barricader derrière un mur infranchissable à la frontière mexicaine, pour laquelle il a ordonné la reprise des travaux ; et qui vient de réclamer un fichage systématique, dès l’âge de 14 ans, des millions de sans-papiers qui séjournent sur le territoire des États-Unis en vue de leur expulsion.

Les « visas dorés Trump » ne traduisent pas seulement un insupportable deux poids deux mesures en matière d’immigration, ils obéissent à une logique qui vise un siphonnage des capitaux et des cerveaux. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche modifie les conditions d’obtention d’un visa qui existait déjà pour les entrepreneurs désireux de bénéficier d’un droit de séjour aux États-Unis.

« Apple et toutes ces entreprises qui veulent que des gens viennent travailler pour eux pourront acheter une carte »

Baptisé EB-5, ce titre échangeait un feu vert à une installation contre une promesse d’investissement de 1 million de dollars (955 000 euros). Donald Trump place ainsi la barre cinq fois plus haut sous prétexte « d’éviter des fraudes ». « Ils seront riches et ils réussiront, ils dépenseront beaucoup d’argent, et nous pensons que ce sera extrêmement réussi », s’est-il félicité en présentant ce nouveau visa.

Mais l’essentiel est dans les détails. Le président n’a pas hésité à les divulguer : la « carte dorée Trump » permettra de « faire venir des gens dans l’informatique (…) de très haut niveau ». Et de préciser sans ambages : « Donc Apple et toutes ces entreprises qui veulent que des gens viennent travailler pour eux pourront acheter une carte. »

L’argent n’ayant pas d’odeur, il sera le bienvenu quelle que soit l’origine de ses détenteurs, y compris les oligarques russes. « J’en connais certains, a assuré, débonnaire, l’affairiste et champion de l’immobilier, qui sont des gens très bien. » Autrement dit : oligarques de tous les pays, rapprochez-vous des nôtres, vos capitaux nous intéressent.

La machine à siphonner les investissements est déjà pleinement lancée à travers les chantages à la guerre commerciale, comme le plus récent, brandi contre les exportations d’automobiles européennes et donc, en particulier, allemandes. Trump a annoncé qu’il les taxerait avec un droit de douane de 25 % à compter du 2 avril prochain.

Sauf si, d’ici là, les constructeurs européens avaient la bonne idée d’investir aux États-Unis. La direction de Volkswagen, qui veut supprimer quelque 35 000 emplois d’ici à 2030 en Allemagne, a aussitôt exprimé son désir de capituler en annonçant de somptueux investissements pour agrandir son usine de Chattanooga, dans le Tennessee. Mercedes-Benz Group et BMW ont fait de même.

Seul bémol à cette politique : la suspension par un juge fédéral du décret interdisant l’entrée sur le territoire américain pour les réfugiés. La justice semble pour l’heure le seul obstacle aux desiderata de Donald Trump.

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