Visite du président syrien en France : "Nous avons vraiment des exigences vis-à-vis de ce nouveau régime", assure la porte-parole du gouvernement
"Nous devons parler, c'est une question de responsabilité, avec ce régime nouveau. Dialoguer ce n'est pas cautionner un certain nombre de choses", a déclaré, mercredi 7 mai dans franceinfo soir, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, concernant la première visite à l'Elysée du président syrien Ahmed al-Charaa.
"Nous n'avons aucune naïveté et nous avons vraiment des exigences vis-à-vis de ce nouveau régime", a-t-elle ajouté, précisant que le gouvernement "n'est pas naïf sur qui est ce président intérimaire" au passé jihadiste. "En Syrie, la situation était vraiment catastrophique et nous n'avions plus de lien réel", avance la porte-parole du gouvernement, ajoutant que "la Syrie est un Etat très important pour la France". Sophie Primas avance notamment des questions sécuritaires et les intérêts de la France en Syrie, dont la situation des combattants français détenus dans les camps kurdes au nord du territoire, ou encore la sécurité du Liban voisin.
Grâce à la reprise de ce dialogue, Sophie Primas assure que "nous avons déjà obtenu un certain nombre d'avancées qui sont pour nous très importantes". Parmi elles, "la présence des communautés à l'intérieur du gouvernement, la place des femmes et les inspections en Syrie sur la prolifération des armes chimiques pour les détruire". La porte-parole rappelle également que la France condamne "toutes les violences, tous les assassinats des Alaouites".
Mettre le budget "au milieu de la conscience des Français"
"Le Premier ministre a voulu mettre la question du budget et la réduction des déficits et de la souveraineté budgétaire de la France au milieu de la discussion et de la conscience des Français", a par ailleurs assuré Sophie Primas, alors que la proposition du locataire de Matignon peine à convaincre. Dans une interview au Journal du dimanche publiée dimanche 4 mai, François Bayrou a annoncé vouloir soumettre aux électeurs, pour le budget 2026, un "plan d'ensemble" lors d'un référendum. Une palette de solutions qui porterait sur la réduction des dépenses publiques, indispensable pour combler les déficits et l’endettement record.
"Ce qui pour lui est très important est de mettre ce sujet au milieu de la conscience des Français, pour que l'on puisse avancer ensemble sur un cadre pluriannuel d'environ deux, trois ou quatre ans, le temps de revenir à l'équilibre financier qui est nécessaire, a précisé la porte-parole, rappelant que le référendum "est la prérogative du président de la République". Emmanuel Macron doit s'exprimer mardi 13 mai au cours d'une émission spéciale sur TF1, après le JT de 20 heures.