Gaza : l’Allemagne suspend l’exportation d’armes, Macron silencieux… Les réactions internationales après le vote du plan de Netanyahou
Les médiateurs d’Égypte et du Qatar travaillent sur un nouveau cadre qui inclura la libération de tous les otages – morts et vivants – en une seule fois en échange de la fin de la guerre à Gaza et du retrait des forces israéliennes de la bande, ont fait savoir deux responsables arabes à l’agence Associated Press. Une annonce qui ne lasse pas d’étonner alors qu’Israël a pris la décision d’occuper en totalité la bande de Gaza, qu’il contrôle déjà à 75 %. Selon la radio publique Kan, le plan approuvé, en plusieurs étapes, prévoit de « conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois » vers des camps de réfugiés. « Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l’intérieur. »
Dans de telles circonstances, il est peu probable que le Hamas accepte les conditions israéliennes, notamment son propre désarmement total. L’organisation palestinienne propose depuis de longues semaines la libération de tous les otages en échange de l’arrêt total de la guerre et le retrait de toutes troupes israéliennes de Gaza. Deux positions les plus éloignées possibles.
L’Allemagne suspend les exportations des armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza
Même les plus fidèles alliés de Benyamin Netanyahou ont du mal à le suivre dans une stratégie qui, pour lui, est pratiquement la seule possible dans ce cas de figure en ce qu’elle préserve sa coalition parlementaire, lui permet de poursuivre son expansion et le génocide et préserve sa liberté alors que les tribunaux n’en finissent pas d’ouvrir ses dossiers sans pouvoir le juger.
L’Allemagne a réagi en annonçant suspendre les exportations des armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza (sans donner plus de détails) et la Belgique a convoqué son ambassadrice d’Israël. Ce plan « est contraire à la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation le plus tôt possible, à la réalisation de la solution convenue à deux États et au droit des Palestiniens à l’autodétermination », a affirmé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.
Le premier ministre britannique Keir Starmer tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – une fois n’est pas coutume – ont appelé Israël à « revenir » sur son plan. La Chine a exprimé de « sérieuses inquiétudes » concernant le projet d’Israël de prendre le contrôle de la ville de Gaza, l’exhortant à « cesser immédiatement ses actions dangereuses ». Le roi Abdallah II de Jordanie a fait état de son « rejet catégorique » du plan israélien qui « sape la solution à deux États et les droits du peuple palestinien ». Pour le ministre espagnol des Affaires étrangères, Manuel Albares, le plan israélien ne provoquera « que davantage de destructions et de souffrances ». Même la Suisse a estimé que « l’intensification des hostilités risque d’aggraver encore la situation humanitaire déjà catastrophique ». Quant aux États-Unis, ils s’en lavent les mains, Donald Trump estimant qu’Israël a le droit de faire ce qu’il voulait.
La France, en revanche, est étrangement silencieuse. Pas un mot de la part d’Emmanuel Macron, silence radio du côté de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Comme si la seule annonce de la reconnaissance de l’État de Palestine suffisait.
La question devrait pourtant être posée de la prise de sanctions réelles, économiques et politiques, à l’encontre d’Israël, de ses institutions et de ses dirigeants politiques. Benyamin Netanyahou est ainsi sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Quel meilleur moyen pour stopper Netanyahou politiquement qu’exécuter ce mandat ?
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