Léon Marchand (1/5) : l'après-Paris 2024

À la fin des JO, la scène est devenue mythique : les nageurs français, torse nu, sont propulsés au rang de rock stars par 13 000 fans sur la scène du parc des Champions, face à la tour Eiffel. Alors qu’on voit Florent Manaudou déchaîné avec le public, le timide et discret Léon Marchand, aurait préféré garder son tee-shirt. "Moi je ne fais pas ça", a-t-il tenté d'objecter, avant de se laisser finalement convaincre par un coup de spray spécial "muscles brillants" et des coéquipiers un peu insistants.

Le quadruple médaillé d'or comprend alors qu'il a changé de statut : "Ce n’est pas facile, je ne suis pas habitué...", dit-il devant une caméra de France Télévisions. Et c’est peut-être un peu trop d'amour d'un coup pour le jeune champion : "Je vais profiter, ensuite je vais faire un vrai break et voyager", poursuit-il.

La notoriété, "un job à part entière"

Léon Marchand part en vacances, en Grèce, où on l'aperçoit aux côtés de David Guetta, et devient parallèlement une des 100 personnalités les plus influentes du magazine Time, aux côtés de Donald Trump ou Scarlett Johansson. Mais de retour à Toulouse, la notoriété ne retombe pas. "Je me suis rendu compte au bout de deux, trois mois, que tout le monde me reconnaissait autant que la deuxième semaine", confie-t-il. Il doit donc apprendre à vivre avec les selfies quotidiens.

"Je n'ai plus le choix, si je ne me sers pas de cette énergie, je vais la subir continuellement."

Léon Marchand

Pour lui, qui ne se sent pas particulièrement "galvanisé" ni "fait pour ça", la gestion de cette notoriété devient "un job à part entière", explique-t-il. Une tâche qui s'ajoute à une autre nouveauté professionnelle : gérer les sollicitations publicitaires. Il refuse les contrats à la chaîne, accepte tout de même Louis Vuitton, Porsche et les montres suisses Omega. Mais pour ce qui est de retourner dans l'eau, le mental flanche, c'est difficile quand on a tout gagné à seulement 22 ans.

En décembre, il renonce aux Mondiaux en petit bassin, se sentant encore trop de pression sur les épaules, avec toujours un besoin de partir au loin. Il part s'entraîner en Australie, puis aux États-Unis, se fait une fracture de fatigue puis rate en mai son retour à la compétition en étant battu.

Aujourd'hui, il se prépare aux Mondiaux de Singapour (11 juillet-3 août), où il participera à partir du 27 juillet. Et son prochain objectif sera à nouveau les JO : Los Angeles 2028.