Mondial de hand 2025 : une médaille de bronze que la nouvelle génération de l’équipe de France espère fondatrice

Comme un symbole, c’est le jeune gardien Charles Bolzinger, présenté comme l’avenir des Bleus à son poste, qui a offert la médaille de bronze à ses coéquipiers d’un arrêt improbable entre sa tête et l'épaule, dimanche 2 février, contre le Portugal (35-34). Il fait partie des jeunes joueurs qui ont pris du galon durant le Mondial 2025 après le départ des glorieux aînés. Malgré une déroute contre la Croatie en demi-finales, les Bleus nouvelle génération sont ainsi récompensés d’une médaille de bronze qui doit les faire grandir.

"Depuis minot, ce sont des images que j’imagine dans mon lit le soir, où tu fais l’arrêt à la fin, ton équipe gagne. J’avais eu en tête plusieurs fois cette image, et là me retourner vers le banc et voir tout le monde, c’est vraiment fort, souriait Charles Bolzinger, 24 ans, après la rencontre. C’est la première compétition où j’ai vraiment du temps de jeu, pareil pour Aymeric [Minne], Thibaud [Briet] et Julien [Bos], donc c’est aussi la validation d’un travail qui a commencé avec cette nouvelle génération, ça vient valider la première étape qu’est ce Mondial".

Aymeric Minne, lui aussi brillant avec 10 buts contre le Portugal, savourait "la première médaille de (sa) carrière" et "la première pierre de quelque chose de grand". "Cette médaille va être fondatrice, espère le capitaine Ludovic Fabregas. Ce n’est que le début de ce groupe, on a beaucoup de qualités, on est capable de faire de grandes choses ensemble. On a une confiance les yeux fermés entre nous. Depuis les Jeux, on est à 13 victoires en 14 matchs, ça montre la capacité de cette équipe à gagner et à monter sur le podium".

Apprendre de la déroute contre la Croatie

"On a bien sûr par moments vu nos limites actuelles, mais aussi toute la qualité du jeu qu’on a pu produire pendant cette compétition, tient à souligner Guillaume Gille. Cette médaille de bronze symbolise aussi l’état d’esprit des garçons depuis des mois, leur engagement à rebondir, à créer leur histoire avec cette nouvelle génération, c’est un super premier pas". Ces limites dont le sélectionneur parle ont été exposées lors de la première période complètement manquée lors de la demi-finale face à la Croatie. "C’est la seule mi-temps qu’on perd, rappelle-t-il. On s’est cassé les dents sur la Croatie, chez elle. On aurait pu mieux faire mais ça reste une expérience dont il va falloir apprendre. Notre ambition ultime est d’être en position de gagner tous les titres"

Car si cette médaille de bronze était une satisfaction à l’issue de la petite finale, elle reste une déception au niveau du résultat global pour une équipe qui cherchait l’or, en témoigne la nervosité de Guillaume Gille en zone mixte, interrogé sur le bilan à tirer de ce Mondial. Les Bleus semblent avoir perdu la marge qu’ils avaient sur l’Egypte ou encore la Croatie, et cette troisième place, bien que satisfaisante pour Ludovic Fabregas sur le moment, ne reste qu’un point de passage pour cette équipe de France. "Tant que moi je serai là, on va se bouger le cul pour aller chercher autre chose", a assuré le capitaine, pourtant peu habitué à avoir un mot de travers.

Lui devrait être là de longues années encore, mais ce ne sera peut-être pas le cas de Luka Karabatic, dernier membre de la génération des Experts encore présent dans le groupe, et qui réfléchit à prendre sa retraite internationale. "L’avenir sera radieux pour cette équipe. Moi je vais prendre un peu de temps pour me retourner sur tout cela, et je prendrai une décision dans les moments qui viendront", a annoncé le pivot après la rencontre.