Le monde de la culture vent debout contre la casse du service public

C’est depuis le Théâtre des 13 Vents, à Montpellier, capitale de l’Hérault, que la charge a été sonnée, mardi 18 mars, contre la casse du service public de la culture. Dans ce département, l’exécutif dirigé par le socialiste Kléber Mesquida a annoncé, à la surprise générale, la suppression de la totalité des crédits publics non obligatoires en direction du secteur culturel, devançant en quelque sorte la purge votée en Pays de la Loire par Christelle Morançais (Horizons). Une annonce brutale qui laisse présager un avenir sombre pour le service public de la culture, menacé sur l’ensemble du territoire par la nouvelle cure d’austérité imposée aux collectivités par le gouvernement.

« Nous comprenons les contraintes budgétaires mais avons dit que nous pouvions nous entendre sur les valeurs. Ce n’est manifestement pas le cas », accuse l’intersyndicale inédite, rassemblant organisations de salariés et d’employeurs, qui s’est réunie avant le vote du budget par l’assemblée départementale, prévu le 24 mars. « Nous interprétons ce choix comme une décision politique et idéologique visant à écraser la voix de tout un secteur », accusent les organisateurs. Mais, au-delà du cas héraultais, il s’agissait, depuis Montpellier, de lancer la mobilisation nationale.

« Ce qui touche l’Hérault ou les Pays de la Loire ne s’arrête pas à leurs frontières. La culture, c’est la circulation des œuvres et toute coupe aura des répercussions beaucoup plus larges », a alerté Joris Mathieu, directeur du Théâtre Nouvelle Génération à Lyon et coprésident du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), qui rappelle que le « secteur (culturel) est l’un des derniers qui peut avoir une efficience contre la montée des idées d’extrême droite ».

Plan social à bas bruit

Ce jeudi, une journée nationale de mobilisation se déploiera sur l’ensemble du territoire. « Nous appelons à mettre en discussion et à construire la grève dans les lieux de travail pour rejoindre les manifestations qui auront lieu partout en France », a annoncé par communiqué l’intersyndicale. Des assemblées générales siégeront et des cortèges s’élanceront dans une vingtaine de grandes villes, dont Nantes, particulièrement mobilisée avec l’occupation du Lieu unique, tandis qu’à Paris une manifestation partira de l’Opéra Bastille à 14 heures.

« Nous demandons l’ouverture d’une discussion pour assurer le financement du service public de la culture », énonce Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT spectacle, qui pointe « l’indifférence de la ministre de la Culture », alors qu’un plan social à bas bruit pourrait menacer plusieurs centaines de milliers d’emplois.

Parmi les revendications, l’abrogation du gel de la part collective du pass Culture dédiée à l’éducation artistique et culturelle, que tous voient menacée à moyen terme, le retrait du projet de réforme de l’audiovisuel et l’abrogation de la loi dite « plein emploi » qui conditionne le RSA à 15 heures de travail hebdomadaires et dont pâtiront de nombreux travailleurs du secteur culturel. « Nous ne sommes pas près de nous arrêter. Ils peuvent s’attendre à un été très chaud dans les festivals », a prévenu l’intersyndicale, décidée à amplifier le mouvement dans les prochaines semaines.

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