« Debout pour la culture ! » : Artistes, professionnels et publics réunis face à la casse budgétaire
« Un plan de licenciement massif » : voilà ce que dénoncent les professionnels du secteur culturel dans une pétition, en protestation face à des restrictions budgétaires sans précédent dans les budgets de l’État comme des collectivités. C’est le premier appel d’ampleur dans ce contexte inédit qui menace l’existence même d’un service public de la culture. Il intervient au bout de plusieurs mois d’attaques délibérées à l’encontre du secteur, et après que le ministère a annoncé, mi-janvier, une baisse de 130 millions d’euros des crédits de la mission Culture.
« Sacrifier les services publics, dont celui de l’art et de la culture, est un calcul dangereux au regard des grands bénéfices sociétaux qui en découlent », affirme l’appel, adressé à la rue de Valois. « Que l’État consacre 0,8 % de son budget à cette politique publique est déjà largement insuffisant pour répondre aux besoins exprimés par la population et par les professionnels. »
Impulsée par le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), la pétition avait circulé dans le week-end, présentée sous le slogan « Debout pour la culture ! Debout pour le service public ! ». On y compte ce mardi plus de 40 000 signatures réunissant artistes, professionnels et publics du cinéma, de la musique, des arts plastiques, de la littérature ou du spectacle vivant. Parmi les signataires, on retrouve les noms de Camille Cottin, Bruno Solo, Ariane Ascaride, Marina Foïs, Julien Gosselin ou JoeyStarr.
Des attaques successives
Un seuil de brutalité avait été franchi en novembre, au moment des annonces faites en Pays de la Loire par la présidente (Horizons) du conseil régional, Christelle Morançais. À des coupes larges et volontaristes dans les subventions associées à la culture, celles-ci assortissaient des déclarations de guerre envers un « monopole d’associations très politisées qui vivent d’argent public », selon une rhétorique populiste fort éloignée du travail réel effectué, sur le terrain, par les structures culturelles.
Le département de l’Hérault, dirigé par un président PS, a pris le pas en janvier en annonçant la suppression complète des budgets accordés à la culture. Unis, quatorze syndicats dénonçaient vendredi « la violence et la brutalité » de cet arbitrage. « Il nous faudra, après cette épreuve du budget, réinterroger la question des compétences et exiger à nouveau que la culture ne soit plus jamais une variable d’ajustement », pose le communiqué. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a quelques jours, l’annonce soudaine du gel des crédits de la part collective du pass culture alarmait encore davantage les structures.
Depuis la mi-janvier, toujours sur l’impulsion du Syndeac, se sont mises à fleurir, sur les réseaux des photos montrant le public debout derrière les artistes à l’issue des représentations dans les théâtres subventionnés à travers la France. Regroupées sous le hashtag #DeboutPourLaCulture, ces images montrent, à Paris, Sceaux, Béthune, Nice, Limoges, Grenoble ou Angers, les spectateurs unis avec les artistes.
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