Près de 110 000 manifestants – selon la police – se sont réunis, samedi 13 septembre, à Londres « pour le festival de la liberté d’expression »… à l’appel de l’activiste d’extrême droite britannique, Tommy Robinson. Ce rassemblement a notamment été organisé suite au meurtre de l’influenceur trumpiste Charlie Kirk, tué par balle lors d’une réunion publique dans une université de l’Utah, mercredi 10 septembre.
Les estimations tablaient, quelques heures plus tôt, sur plusieurs dizaines de participants. Un total supposé qui aurait déjà permis à l’événement d’extrême droite d’être le plus important depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni. « Des millions de participants au festival de la liberté d’expression aujourd’hui !, a quant à lui affirmé Tommy Robinson sur son compte X. Tous les médias grand public qui écrivent le contraire mentent. »
Plusieurs passages en prison
Ce « festival de la liberté d’expression » a surtout été l’occasion pour Tommy Robinson de rassembler l’extrême droite mondiale, de l’ex-stratège de Donald Trump, Steve Bannon, au dirigeant de Reconquête !, Éric Zemmour.
De son vrai nom Stephen Yaxley-Lennonest, Tommy Robinson est devenu au fil des dernières années un porte-voix des cercles islamophobes en Angleterre. Âgé de 42 ans, le militant d’extrême droite a déjà réalisé plusieurs passages en prison. L’influenceur (un million et demi de followers sur X) est également le cofondateur de l’ancien groupuscule English Defence League, issu de la mouvance hooligan.
Tommy Robinson a été condamné pour troubles à l’ordre public, recel de drogue et agression d’un policier. Il a dernièrement été arrêté, lundi 4 août, à l’aéroport de Luton pour coups et blessures contre un passant du métro. Il a été libéré sous caution dès le lendemain.
Cette manifestation représente un retour en force pour l’activiste fasciste, qui vient de sortir de prison. Il devra néanmoins faire une nouvelle fois face à la justice d’ici un an, pour avoir refusé de donner le code PIN de son téléphone portable aux autorités, qui le lui réclamaient dans le cadre de la loi sur le terrorisme.
« Nous nous sommes opposés à eux par milliers »
Depuis sa sortie de prison, Tommy Robinson s’est converti au nationalisme catholique, attirant de nouveaux adeptes. Plusieurs mobilisations de ses partisans ont déjà rassemblé des dizaines de milliers de sympathisants. Comme en juillet 2024, où ils étaient entre 20 000 et 30 000, selon des estimations de l’organisation antiraciste Hope Not Hate.
Face à cette déferlante brune, l’ONG Stand up to racism a organisé une contre-manifestation, menée par des députées telles que Zarah Sultana et Diane Abbott. « Nous nous sommes opposés à eux par milliers aujourd’hui, mais nous avons besoin de beaucoup plus de soutien », a conclu l’organisation antiraciste.
Plusieurs milliers de partisans de Tommy Robinson ont tenté d’attaquer les participants de la contre-manifestation, avant que la police ne sépare les deux groupes. « Des voyous d’extrême droite attaquent des antifascistes à Whitehall », fustige Stand up to racism sur son compte X, en complément d’une vidéo filmant des militants d’extrême droite donner des coups de poing et tenter d’arracher des banderoles.
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