Portugal : la droite en tête des intentions de vote pour les troisièmes législatives en trois ans
Retour aux urnes pour les Portugais avec de nouvelles élections législatives, ce dimanche, les troisièmes en trois ans. Reconduiront-ils au pouvoir la coalition de droite modérée du premier ministre sortant, Luis Montenegro (coalition Alliance démocratique, AD), qui a démissionné après seulement une année au pouvoir ?
C’est ce qu’indiquent les plus récents sondages en le plaçant en tête des intentions de vote avec 32 %, contre près de 27 % pour le Parti socialiste (PS) de Pedro Nuno Santos, chef d’une première force d’opposition qui a su se montrer conciliante au moment de l’adoption du budget de l’État pour 2025.
Sous la menace d’une commission d’enquête parlementaire portant sur une affaire de conflit d’intérêts, Luis Montenegro avait préféré déposer, en mars, une motion de confiance vouée à l’échec, provoquant dans la foulée la convocation de ces législatives anticipées. Faisant ainsi le pari de s’en remettre au verdict des urnes pour maintenir son parti au pouvoir.
Dotés actuellement de 78 sièges chacun au Parlement (sur 230), la coalition de droite et le PS semblent miser sur un recul du parti d’extrême droite Chega, la troisième force politique du pays, qui pourrait avoir déçu une partie de son électorat après plusieurs affaires révélant le peu d’intégrité de plusieurs de ses élus. Le parti dirigé par le chantre « antisystème » André Ventura devrait toutefois maintenir le score obtenu l’an dernier (18 %), qui lui a permis d’obtenir 49 députés.
Alors qu’il a déjà annoncé son refus de gouverner avec le soutien de l’extrême droite, Luis Montenegro pourrait bâtir une majorité stable avec l’aide du parti Initiative libérale (droite), qui obtient en moyenne 6 % des intentions de vote.
« Salaires, retraites, santé, logements et paix »
En plus d’une possible désaffection d’un électorat lassé de ces consultations électorales à répétition, la campagne s’est déroulée avec la thématique migratoire en toile de fond, la gauche accusant le gouvernement – qui a durci la politique migratoire du pays – de chercher à séduire l’électorat d’extrême droite, notamment en annonçant l’expulsion de 18 000 étrangers en situation irrégulière.
De son côté, la Coalition démocratique unitaire (CDU, constituée du Parti communiste portugais – quatre députés – et du Parti écologiste les Verts) a mené sa campagne sous la bannière « salaires, retraites, santé, logements et paix », et en se présentant comme « la véritable force antifasciste qui combat la droite ».
« Nous savons bien qui finance les forces réactionnaires et fascistes ; nous savons comment elles agissent et quels [intérêts] elles servent ; nous savons comment elles se nourrissent des angoisses des gens, de leurs difficultés et de leur précarité », dénonçait le leader des communistes, Paulo Raimundo, le 10 mai, à Porto, lors d’une manifestation.
« Le système tente de nous diviser en nous poussant à chercher à nos côtés ou plus bas que nous pour trouver les responsables de nos vies difficiles, mais la réalité c’est qu’ils sont au sommet : ce sont ceux qui concentrent la richesse dans leurs mains tandis que le peuple est pressuré. » À Lisbonne comme ailleurs, face à l’alliance du néolibéralisme avec la bête immonde, mêmes constats, mêmes combats.
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