La HATVP prive Alexis Kohler d’une partie de son carnet d’adresses avant de le laisser rejoindre la Société Générale
Le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, en poste depuis huit ans, va quitter ses fonctions. Visé par plusieurs enquêtes et éclaboussé dès 2018 par l’affaire Benalla, le plus proche conseiller d’Emmanuel Macron – au point d’être surnommé son « deuxième cerveau » – devrait devenir directeur général adjoint de la Société générale.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a été saisie dans la mesure où Alexis Kohler occupait « un emploi de collaborateur du Président de la République » et qu’il va maintenant entreprendre « une activité lucrative dans un organisme de droit privé ». Si l’organisation chargée du contrôle de certains responsables publics considère que ce changement d’activité « est compatible avec les fonctions publiques qu’il a exercées », elle émet plusieurs réserves.
Un cas d’école de pantouflage
La HATVP ordonne à Alexis Kohler de s’abstenir « de réaliser toute démarche, y compris de représentation d’intérêts », auprès de Jean Castex, Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou, « ainsi que des ministres de plein exercice de leurs gouvernements respectifs ». Sont aussi mentionnées toutes les personnes occupant un emploi au gouvernement, les directeurs de cabinet du ministre chargé de l’économie et des finances, et les collaborateurs du Président de la République. Cette réserve vaut pour trois ans et « fera l’objet d’un suivi régulier de la Haute Autorité ».
La HATVP rappelle également qu’Alexis Kohler ne doit utiliser « aucun document ou renseignement non public dont il aurait eu connaissance du fait de ses anciennes fonctions publiques, sans limite de durée ».
Difficile pourtant d’imaginer que ce pantouflage (passage d’un emploi public à une entreprise privée concernée par les régulations et législations) sera totalement sans effet, quand on connaît les affaires que traîne Alexis Kohler. D’autant plus que, si elle a le mérite de poser de bonnes intentions, la HATVP ne dispose que de moyens limités pour identifier les activités de lobbying.
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