Alexis Kohler, le « deuxième cerveau » de Macron, quitte l’Élysée
On le disait indéboulonnable, mais le voilà qui quitte le Palais. D’après une information du Figaro confirmée par le Parisien, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, en poste depuis huit ans, va quitter ses fonctions. Visé par plusieurs enquêtes et éclaboussé dès 2018 par l’affaire Benalla, le plus proche conseiller d’Emmanuel Macron – au point d’être surnommé son « deuxième cerveau » – devrait rejoindre la Société générale.
Alexis Kohler aura passé autant de temps à l’Élysée qu’Emmanuel Macron, après avoir été son directeur de campagne en 2017. Il a été l’homme qui murmurait à l’oreille du président, défenseur de la taxe carbone en pleine crise des gilets jaunes, et instigateur du recul de l’âge de la retraite à 64 ans, en 2023.
Le secrétaire général de l’Élysée a été pris dans toutes les tempêtes qui ont abîmé le pouvoir, comme celle de l’affaire Benalla. Il est aussi poursuivi pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire MSC. Dans ce dossier, le puissant secrétaire général de l’Élysée est soupçonné par la justice d’avoir profité de son influence auprès du ministère de l’Economie pour favoriser les intérêts financiers de l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), numéro 2 du fret mondial maritime.
Impliqué dans plusieurs affaires
Cousin de la famille Aponte, à la tête de la compagnie, et ex-directeur financier de cette dernière, il est suspecté de « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « défaut de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ». L’entreprise a touché plus de 3 milliards d’euros de prêts garantis par l’État.
Il est également soupçonné d’autres prises illégales d’intérêt, notamment dans le scandale des eaux en bouteille de Nestlé. Dans cette affaire, l’Élysée et Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre de l’Industrie, sont soupçonnés d’avoir autorisé des traitements de l’eau interdits, par rayons ultraviolets ou via des filtres à charbon, et de laisser circuler des eaux contaminées. Son nom revient encore dans le dossier de la fusion-acquisition de Suez par Veolia.
Le « double d’Emmanuel Macron » a refusé, ces derniers mois, de se rendre à deux convocations de l’Assemblée nationale et du Sénat dans le cadre de commissions d’enquête : l’une au sujet du dérapage des finances publiques, l’autre sur le scandale Nestlé. Le président de la Commission des finances de l’Assemblée, l’insoumis Eric Coquerel, avait annoncé saisir la justice, le 5 mars, à la suite du refus du secrétaire général de l’Élysée de se rendre à sa convocation. Pour rappel, une personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.
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