Y a-t-il des pesticides près de chez vous ? La nouvelle carte interactive qui vous dit tout

À quels produits phytosanitaires sommes-nous exposés au quotidien ? Le 9 janvier dernier, Générations Futures lançait la première version de sa carte Géophyto, qui indiquait les quantités de pesticides achetées par département de 2015 à 2022. C’est à présent un outil plus précis que l’association a mis en ligne le 25 février, alors que le Salon de l’agriculture bat son plein. Le principe est simple : trouver les quantités de pesticides achetées à l’échelle du code postal, en kilogrammes, ou rapporté à la surface agricole cultivée.

Plus de 400 substances sont répertoriées sur cette plateforme interactive, classées par catégories, dangerosité et statut légal. Y figurent notamment les substances classées cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques de niveau 1 et 2, ou encore les pesticides contenant des PFAS, ces polluants éternels controversés.

L’outil permet également de distinguer les substances autorisées en bio des substances de synthèse, utilisées dans l’agriculture conventionnelle. Enfin, l’association propose également une répartition graphique reprenant l’évolution sur la période 2015-2022, date des dernières données disponibles.

Des disparités importantes au sein d’un même département

Avec ces nouvelles fonctionnalités, il est désormais possible de savoir quelles substances sont utilisées au plus près de chez soi, ce que ne permettait pas la première version de la carte. Car les disparités au sein d’un même département peuvent être importantes. Ainsi de la Gironde, premier département en quantité de substances achetées. Pourtant, explique François Veillerette, porte-parole de Générations Futures : « Toute la Gironde n’est pas concernée, mais des zones bien particulières ».

En comparant les quantités par code postal, les proportions varient, notamment celles des produits autorisés en bio et celles des substances de synthèse. « La Gironde achète beaucoup de substances autorisées en bio, détaille-t-il. Et ce sont des substances qu’ils sont obligés d’acheter en grande quantité parce qu’il faut en appliquer plus pour avoir une efficacité similaire. »

Un objectif de transparence

Pour alimenter cet outil à destination des experts comme du grand public, Générations Futures utilise les données, officielles et publiques, de la Banque nationale des ventes de produits phytopharmaceutiques (BNV-D). Mais celles-ci sont parcellaires. D’abord, elles sont classées par code postal et non par commune – afin d’éviter d’identifier les agriculteurs. Une première limite, déplore François Veillerette : « La seule localisation parfaite de l’utilisation des pesticides qu’on pourrait avoir, ce serait avec un accès en temps réel aux registres d’épandages, s’ils étaient tenus en ligne de manière transparente. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas, parce que ce n’est pas public. »

Enfin, si les données sont publiques et accessibles, elles le sont « sous un format qui est complètement inutilisable pour n’importe quel internaute qui n’est pas spécialiste de la question » précise Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures. « On a créé cet outil pour exploiter ces données de façon plus facile, visuelle, et pour les rendre plus transparentes », poursuit-elle. Un travail d’intérêt général, alors que les études révélant la présence de résidus de ces produits dans nos aliments se multiplient.

Les cartes et graphiques sont disponibles ici et ici

La Terre de nos batailles

La justice climatique, c’est notre bataille. Celle qui relie luttes environnementales et sociales pour contrer un système capitaliste faisant ventre de tout. Du vivant, de la planète, de notre humanité.

Il n’y a pas de fatalité.

  • Nous démasquons les manipulations des lobbies.
  • Nous battons en brèche les dénis climatiques mortifères.
  • Nous mettons en valeur les initiatives visant à réduire les inégalités environnementales et les fractures sociales.

Soutenez-nous.
Je veux en savoir plus