Ils sont peu visibles et pourtant omniprésents, des champs à nos assiettes. Difficile d’échapper aux pesticides. Ils ont façonné l’agriculture conventionnelle dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, leur consommation doublant tous les dix ans entre 1945 et 1985. Et, avec elle, le volume des résidus qui impactent nos organismes. Les scandales alimentaires se multiplient autant que les données inquiétantes. Manger sereinement n’est pas une sinécure.
Alors que le Salon de l’agriculture ouvre ses portes le samedi 22 février (jusqu’au dimanche 2 mars), ce sujet hautement sensible risque de n’être, une fois encore, abordé qu’au prisme de l’opposition stérile agitée par les libéraux entre revenus et rendements d’un côté, et environnement de l’autre. Au mépris de l’urgence sanitaire et de l’empoisonnement aux pesticides qui s’insinue dans notre quotidien – et dont les agriculteurs eux-mêmes sont les premières victimes.
80 % des fruits avec au moins un résidu de pesticide
L’ensemble des études sur le sujet font froid dans le dos : 80 % des fruits, 48 % des légumes, 56 % des céréales et 73 % des vins que nous consommons sont concernés, selon de récentes analyses menées par l’association Générations futures. Publiées en décembre dernier, celles-ci se basent sur les données du plan de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments vendus en France en 2022.
Autre recherche, même inquiétude. La recension effectuée par l’UFC Que choisir, tirée des données des autorités françaises entre 2019 et 2021, alerte sur les contaminations des fruits et légumes cultivés de façon conventionnelle. Les chiffres sont vertigineux. On trouve des résidus de pesticides dans 81 % des abricots, 85 % des bananes et des fraises, 89 % des clémentines, 100 % des céleris et des cerises, 70 % des carottes, 61 % des haricots verts, 41 % des huiles d’olive, etc.