Catherine Vautrin veut interdire l’exposition aux écrans pour les moins de trois ans
Un rapport établissait, fin avril 2025 que les écrans sur les plus jeunes altérait « durablement la santé et les capacités intellectuelles ». Les rédacteurs appelaient à une « prise de conscience collective ». Un an plus tôt, un autre document, était remis, en avril 2024, au président de la République Emmanuel Macron. Les experts y préconisaient de ne pas exposer aux écrans les enfants de moins de trois ans.
Une mesure que la ministre de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin entend mettre en place, selon ses déclarations issues d’un entretien dimanche au Journal du dimanche du milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré. Elle promet ainsi « d’interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de trois ans ». Même si elle convient que cette « idée » relève d’un changement de paradigme de toute la société, la ministre précise que cette interdiction devra s’appliquer « partout, y compris à la maison » bien que les autorités « ne soient pas chez les gens pour le vérifier ».
C’est une façon « d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas », justifie la ministre qui fait un parallèle avec « l’interdiction de la fessée ». « La police n’est pas allée vérifier dans les foyers si l’interdiction était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une “petite” fessée » poursuit-elle.
« L’utilisation intense des écrans répond souvent à des difficultés sociales »
La ministre prévoit de publier « dans les toutes prochaines semaines un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de trois ans ». Des informations seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’assurance maladie, avec des mentions dans le carnet de santé et le carnet de maternité, a-t-elle précisé.
Le carnet de santé entré en vigueur au 1er janvier stipule « pas d’écran avant trois ans », et préconise un usage « occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte » entre « trois et six ans ». Le gouvernement mènera en outre « des campagnes de communication, de façon à ce que personne ne puisse nous dire : “Je ne savais pas” ». Au moment de la publication du rapport sur le sujet en avril 2024, le député Les Républicains Antoine Vermorel-Marques a indiqué qu’il s’agissait d’une mesure qui s’inscrivait dans le cadre « la protection de l’enfance ».
Mais pour Sophe Jehel, il est nécessaire d’observer les causes à la racine. « L’utilisation intense des écrans répond souvent à des difficultés sociales : mère seule et peu disponible ; famille nombreuse ; faible accès à des jardins surveillés ou à des activités manuelles récréatives », explique La chercheuse au Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation.
Une position partagée par le psychologue Serge Tisseron. S’il conseille aux parents de « bannir leurs smartphones pendant les interactions » avec leur progéniture dans nos colonnes au mois de mai 2024, il prévient aussi : « Beaucoup de mères seules n’ont pas besoin qu’on leur explique comment réguler le temps d’écran de leur bébé, elles ont besoin d’une place en crèche ».
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