Trêve à Gaza : les besoins sanitaires et humanitaires restent "immenses", alerte l'ONU
Les besoins humanitaires dans la bande de Gaza restent "immenses" malgré l'augmentation de l'aide dans l'enclave palestinienne, après l'entrée en vigueur d'une trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas, a prévenu l'ONU vendredi 31 janvier.
S'exprimant depuis Gaza, Rik Peeperkorn, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens, a notamment alerté sur les besoins sanitaires dans le territoire palestinien. Seuls 18 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont opérationnels, mais partiellement, et seuls 57 des 142 centres de soins de santé primaires le sont, ainsi que 11 hôpitaux de campagne. Avant la guerre, les structures hospitalières disposaient de 3 500 à 4 000 lits, contre 1 500 à 1 900 actuellement. L'OMS veut augmenter cette capacité d'accueil à 2 000-2 500 lits dès que possible.
Depuis le cessez-le-feu, l'OMS a pu amener 62 camions d'aide et en attend 22 autres au cours des deux prochains jours. Les hôpitaux disposent désormais de carburant pour faire fonctionner les générateurs d'électricité, a précisé Rik Peeperkorn. L'agence sanitaire de l'ONU espère mettre en place un hôpital préfabriqué d'ici quatre à cinq semaines dans le nord de Gaza.
De nombreuses évacuations médicales en attente
L'OMS estime que 12 000 à 14 000 personnes ont besoin d'être évacuées de Gaza pour des raisons médicales, dont 2 500 enfants ayant besoin d'un traitement urgent. Pour Rik Peeperkorn, la solution la plus simple serait de rouvrir le couloir d'évacuation médicale vers Jérusalem-Est et la Cisjordanie, qui existait avant la guerre.
L'OMS s'attend à ce qu'une cinquantaine de patients soient évacués samedi. Il s'agira de la première évacuation médicale depuis le cessez-le-feu, et de la première via le point de passage de Rafah vers l'Egypte depuis sa fermeture le 6 mai 2024. Seuls 480 patients ont été évacués depuis cette date. "Si nous continuons à ce rythme, nous serons occupés pendant les 15 prochaines années", a pointé Rik Peeperkorn. Quant aux conséquences de la guerre en matière de santé mentale, elles sont "inimaginables", a souligné le représentant de l'OMS.
Sur le plan plus général de l'aide humanitaire, environ 600 camions d'aide sont entrés chaque jour depuis la trêve, dont 50 transportant du carburant, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU. D'après le PAM, il y a désormais suffisamment d'aide prépositionnée pour nourrir plus d'un million de personnes pendant trois mois.