En Corée du Sud, le blues des transfuges nord-coréens
La Corée du Sud et ses lumières représentent un Eldorado pour les Nord-Coréens qui fuient le régime de Kim Jong Un. Les deux pays partagent une frontière, mais c’est par la Chine que les transfuges nord-coréens peuvent espérer s’échapper. Un parcours périlleux, entre les gardes-frontière et les dangers de l’exil, que peu parviennent à accomplir. Depuis 2023, ils sont en moyenne 200 à arriver au Sud chaque année, après un arrêt quasi complet pendant la pandémie de Covid-19.
Min-Jae* avait 7 ans quand il a fui clandestinement la Corée du Nord avec sa mère. Aujourd’hui scolarisé dans une école qui accueille exclusivement des jeunes nord-coréens et enfants de transfuges, il rattrape son retard scolaire et se prépare pour le Suneung, le très compétitif baccalauréat coréen. Dans cette école, il reçoit également des cours d’éducation civique ayant pour objectif de préparer les jeunes citoyens à une éventuelle réunification des deux Corées.
Si Min-Jae parvient à s’adapter parce qu’il est arrivé très jeune au Sud, la situation de Yura* est plus difficile. Vendue et mariée de force par ses passeurs, la quadragénaire a beaucoup souffert pendant sa fuite. Grâce à des réseaux d’entraide et des associations, elle rencontre une psychologue - elle aussi transfuge - pour l’aider à surmonter son traumatisme.
Nos journalistes ont enfin suivi Kang Nara, un parfait exemple d’intégration. Sur sa chaîne YouTube, elle raconte les coulisses de l’empire des Kim, des rouages politiques jusqu’aux aspects les plus anecdotiques comme la gastronomie. Grâce à son travail, elle est devenue une influenceuse reconnue, qui mêle maintenant ses connaissances sur la Corée du Nord à des vidéos plus personnelles.
*Pour des raisons de sécurité, les prénoms ont été modifiés.