Guerre à Gaza : "Il faut remettre en cause les fondamentaux, comme l'accord entre l'UE et Israël", estime l'élue écologiste Sandrine Rousseau

"L'Union européenne devrait mettre sur la table la question de la suspension de l'accord avec Israël", estime, jeudi 21 août sur franceinfo, Sandrine Rousseau, députée Les Ecologistes de Paris, alors que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné mercredi le rappel de 60 000 réservistes après avoir donné son feu vert à la prise de la ville de Gaza. Le Hamas dénonce un "mépris flagrant" pour les efforts de médiation en cours en vue d'une trêve et la libération d'otages.

Face aux dernières mesures prises par Israël, et la préparation de la prise de Gaza par l'armée, "il faut qu'on monte la pression vis-à-vis d'Israël et il faut remettre en cause les fondamentaux, comme l'accord entre l'Union européenne et Israël", alerte Sandrine Rousseau, qui juge que "l'Europe n'a été que trop absente de ce conflit et dans le rapport de force vis-à-vis de Nétanyahou". Cet accord, entré en vigueur en 2000, met en place un espace de libre-échange pour les biens industriels et agricoles, il définit aussi un cadre de coopération et de dialogue politique. Cependant, cet accord prévoit, à l'article 2, que le respect des droits humains et principes démocratiques constitue une condition essentielle du partenariat.

Emmanuel Macron ne doit pas "se laisser intimider"

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a adressé à Emmanuel Macron une lettre dans laquelle il l'accuse d'alimenter le "feu antisémite" par sa volonté de reconnaître l'État de Palestine. "Dans la situation dans laquelle se trouve Gaza, avec les décisions qui ont été prises à la Knesset [parlement israélien], il est très important qu'Emmanuel Macron ne se laisse pas intimider, mais monte le ton", en revenant sur l'accord avec Israël, donc, mais également en prenant "des sanctions contre les colons en Cisjordanie".

"Il faut reconnaître l'État de Palestine", insiste Sandrine Rousseau. Les efforts d'Emmanuel Macron en ce sens arrivent cependant "presque trop tard", à un moment "où la situation est telle que reconnaître un État qui n'a plus de possibilité d'exister, c'est quelque chose d'assez contradictoire".