Dermatose nodulaire contagieuse : la vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux appelle à "trouver les responsables de cette dissémination du virus"

Face à la progression de la dermatose nodulaire en France, Jeanne Brugère-Picoux, vétérinaire, professeur honoraire de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, membre de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France dénonce, samedi 13 décembre, sur franceinfo, le non-respect des mesures sanitaires et notamment l'interdiction de déplacement des bovins, qui sont selon elle à l'origine de nouveaux cas de dermatose. Elle appelle à "trouver les responsables de cette dissémination du virus".

Devant la situation préoccupante en Occitanie, et la découverte de deux foyers en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées, ces derniers jours, Jeanne Brugère-Picoux dénonce "des déplacements illicites d'animaux contaminés qui ont fait tous ces petits foyers". Pour la vétérinaire, ces contaminations sont le fait de "malfaisants qui se sont promenés dans une bétaillère avec un animal infecté". Elle rappelle qu’à cause des contaminations, "par précaution, on est obligé de vacciner" et que cette vaccination implique des restrictions d’exportation, avec des conséquences commerciales pour la France.

L'abattage des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire est "efficace"

Selon la vétérinaire, l’abattage des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire "a montré que la méthode était efficace", rappelant que cette stratégie a été adoptée car la maladie est très contagieuse. "En appliquant la réglementation européenne, on constate qu’il n'y a plus de cas en Savoie, dans l'Ain et dans le Rhône”, détaille Jeanne Brugère-Picoux. En effet, la zone réglementée mise en place autour d’un foyer dans l’Ain a pu être levée, plus de 45 jours après le dernier foyer et compte tenu de la couverture vaccinale, indique sur son site le ministère de l’Agriculture.

Entre le 29 juin et le 11 décembre, 110 foyers ont été détectés en France, en Savoie, Haute-Savoie, Ain, Rhône, Jura, Pyrénées-Orientales, Doubs, Ariège, Hautes-Pyrénées, selon le ministère de l'Agriculture. Un foyer en Haute-Garonne a été détecté vendredi (12 décembre). Un peu plus de 3 000 bovins ont été euthanasiés (sur un cheptel total de quelque 15 millions de bêtes).