Le secrétaire d'Etat met en garde le président panaméen, qui ne voit pas de "menace réelle"

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a menacé, dimanche 2 fvrier, le président panaméen de "mesures" en l'absence de "changements immédiats" sur le canal de Panama. Ce à quoi le président José Raul Mulino a répondu ne pas croire à une intervention militaire et lui a proposé de mener des discussions "techniques".

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Pour sa première visite à l'étranger en tant que chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio a transmis au président du Panama la position de Donald Trump sur la "violation du traité" régissant le canal du Panama, carrefour maritime stratégique pour le commerce mondial. Lors de son entretien avec le président Mulino, Marco Rubio a déclaré que "la position actuelle d'influence et de contrôle du Parti communiste chinois sur la zone du canal de Panama constitue une menace pour le canal et représente une violation du traité concernant la neutralité permanente et le fonctionnement du canal", selon la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce. Aussi, le secrétaire d'Etat américain "a clairement indiqué que ce statu quo était inacceptable et qu'en l'absence de changements immédiats, les Etats-Unis devraient prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs droits en vertu du traité", a-t-elle ajouté.

Une intervention militaire pas "nécessaire" selon Donald Trump

De son côté Donald Trump a affirmé, après les déclarations de son secrétaire d'Etat, que "la Chine fait tourner le canal de Panama", auprès de journalistes à Washington. Il a toutefois déclaré qu'il ne pensait pas qu'envoyer des troupes américaines au Panama serait "nécessaire".

Au terme de sa rencontre avec Marco Rubio, le président panaméen a proposé des discussions au niveau "technique" avec les Etats-Unis pour répondre aux préoccupations de Donald Trump. Aucune date n'a encore été fixée pour de telles discussions, a-t-il précisé, affichant sa confiance quant à la suite des relations avec les Etats-Unis. "Je crois que nous avons mené cette conversation de très bonne foi", a-t-il déclaré, soulignant que les bases pour une "meilleure relation" entre Panama et Washington avaient été jetées. "Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une menace réelle en ce moment contre le traité, la validité et encore moins l'utilisation de la force militaire pour prendre le contrôle du canal, je n'ai pas cette impression", a-t-il encore dit.