"C'est impossible" : le Panama exclut toute négociation avec les Etats-Unis concernant le canal
Le président panaméen, José Raul Mulino, a écarté toute négociation avec les Etats-Unis concernant le canal de Panama, jeudi 30 janvier, à quelques jours de la visite du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. "En ce qui concerne le canal, c'est impossible, je ne peux pas négocier, et encore moins ouvrir un processus de négociation sur le canal, c'est scellé, le canal appartient à Panama", a déclaré le dirigeant lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
Il a cependant affirmé qu'il existe des sujets "communs" comme la crise migratoire, la lutte contre le narcotrafic, le crime organisé et le blanchiment d'argent qui peuvent être abordés avec les Etats-Unis. Marco Rubio entreprend cette fin de semaine son premier déplacement depuis sa nomination qui le mènera au Panama, au Salvador, au Costa Rica, au Guatemala et en République dominicaine.
Les Etats-Unis, "relation privilégiée" du Panama
Dans son discours d'investiture le 20 janvier, le président Donald Trump a réitéré sa menace de "reprendre" le contrôle du canal de Panama, voie navigable entre l'Atlantique et le Pacifique construite par les Etats-Unis, inaugurée en 1914 et transférée au Panama en 1999. "La Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l'avons pas donné à la Chine, nous l'avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre", a-t-il asséné. José Raul Mulino a rejeté les affirmations de son homologue, soulignant que les Etats-Unis sont la "relation privilégiée" du Panama, "ce n'est pas la Chine".
Au cœur de la controverse, l'entreprise Hutchison Holdings, basée à Hong Kong. Depuis 1997, cette société exploite sous concession les ports de Balboa et Cristobal, aux deux entrées de la voie interocéanique. Cependant, sa filiale de Panama Ports Company, dont la concession a été prolongée de 25 ans en 2021, n'interfère nullement sur la voie navigable qui est sous le contrôle d'une entité panaméenne autonome, l'Autorité du canal de Panama (ACP). Les ports "ne sont pas sous le contrôle de gouvernements ou de forces militaires de quelque nation que ce soit", a déclaré José Raul Mulino, et n'ont "aucune ingérence dans l'administration du canal".