« Je pense que vous allez voir beaucoup d’accords très rapidement » : avec la date butoir du 1er août, Trump lance un nouvel ultimatum dans sa guerre commerciale

Donald Trump n’a pas abandonné sa lubie première : déclencher une guerre commerciale, dont opposants comme partenaires souffriraient sous couvert de servir « d’abord » l’économie états-unienne. L’occupant de la Maison Blanche a annoncé, dimanche 6 juillet, qu’il comptait bien finaliser son projet douanier.

Les premières lettres sur les droits de douane seront envoyées lundi, à 18 heures en France, a par la suite expliqué le président des États-Unis sur le réseau Truth Social. « Douze, peut-être quinze lettres » doivent être envoyées dès lundi, puis d’autres les jours suivants. Des annonces confirmées par le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, dès dimanche, quand ce dernier a affirmé que faute d’accord avec les États-Unis dans les prochains jours, les droits de douane – pouvant atteindre jusqu’à 50 % – annoncés début avril, puis suspendus le temps de négocier, entreraient en vigueur le 1er août.

« Le président Trump va envoyer des courriers »

L’échéance du 9 juillet pour la mise en place de ces droits punitifs avait auparavant été mentionnée jusqu’à ce que le président Donald Trump dise, vendredi, sans autre détail, que les pays concernés commenceraient à payer à partir du 1er août. Interrogé sur la chaîne CNN sur ce qu’il allait se passer mercredi, Scott Bessent a répondu : « Nous allons être très occupés pendant les prochaines soixante-douze heures. »

« Le président Trump va envoyer des courriers à certains de nos partenaires commerciaux disant que s’ils ne font pas avancer les choses, alors le 1er août, ils retourneront tel un boomerang au niveau des droits de douane du 2 avril, a-t-il confirmé. Par conséquent, je pense que vous allez voir beaucoup d’accords très rapidement. » Selon lui, « probablement une centaine de lettres vont être envoyées à des petits pays avec lesquels nous ne commerçons pas beaucoup », mais l’administration « se concentre » sur les « dix-huit importantes relations commerciales qui représentent 95 % de notre déficit » commercial.

La stratégie de l’administration Trump est ainsi d’appliquer un « maximum de pression » auprès des autres États afin de les obliger à se plier aux demandes de la Maison Blanche, a assumé le conseiller du président républicain, citant en exemple l’Union européenne (UE). « Elle a été très lente à venir à la table des négociations jusqu’à ce que, il y a trois semaines, un vendredi matin, le président Trump menace de 50 % de droits de douane, a affirmé le ministre. Dans les heures qui ont suivi, cinq dirigeants européens l’ont appelé et Ursula von der Leyen, la chef de l’UE, était au téléphone. »

« Il s’agit d’une folie économique »

Alors que l’UE a soutenu pendant plusieurs décennies le système commercial impulsé par les États-Unis et incarné par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la première doit dorénavant négocier avec le second pour éviter d’être la cible de sa nouvelle doctrine commerciale. « Nous pensons qu’il s’agit d’une folie économique de la part de l’administration Trump, a estimé un haut fonctionnaire de la Commission européenne, qui a requis l’anonymat, auprès du Washington Post. Nous ne pensons pas que cela profite aux chaînes d’approvisionnement mondiales ni à l’économie mondiale dans son ensemble. »

« Nous avons aussi conclu des accords », s’est de son côté réjoui Scott Bessent, sans apporter d’autres détails. À ses côtés, le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a confirmé que « le président est en train de déterminer en ce moment les taux et les accords ». À ce stade, deux accords ont été annoncés, avec le Royaume-Uni et le Vietnam. Ces droits de douane pourraient varier d’un pays à l’autre, de la Chine à l’UE, d’une fourchette de 10 % à 20 % à une autre, bien plus élevée, de 60 % à 70 %, selon lui.

Réunis au Brésil jusqu’au lundi 7 juillet, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont exprimé leurs « sérieuses préoccupations » face à des droits de douane « unilatéraux ». Le président du pays hôte, Lula, y a dénoncé une « résurgence du protectionnisme » et a encouragé les nations émergentes à « défendre le régime commercial multilatéral et à réformer l’architecture financière internationale » face à l’agressivité des États-Unis.

« Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLÉMENTAIRE de 10 %, a menacé Donald Trump en réaction. Il n’y aura pas d’exception à cette politique. » Les Brics, récemment élargis à 11 pays, représentent près de la moitié de la population mondiale et plus de 40 % des richesses produites sur la planète.

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