Manifestations à Los Angeles : pourquoi le déploiement de soldats à Los Angeles par Donald Trump est un fait exceptionnel
Aux Etats-unis, Donald Trump déploie des soldats à Los Angeles, en Californie, face aux manifestations. Des mesures dénoncées comme disproportionnées et illégales par les opposants au président américain. Il est rare qu'un président américain envoie des militaires sur son propre sol contre des manifestants, mais il faut d'abord définir de quoi on parle précisément.
Il y a d'un côté la Garde nationale et de l'autre les Marines. Les Marines sont des militaires de métier qui ne peuvent intervenir sur le sol américain que dans des cas très exceptionnels. La dernière fois, c'était en 1992, il y a plus de 30 ans ! C'était déjà à Los Angeles, lors d'émeutes après l'acquittement de policiers accusés d'avoir tabassé un automobiliste noir. Le président George Bush père avait décidé de déployer l'armée et cela s'était mal fini : une soixantaine de morts et plus de 2 400 blessés.
La Garde nationale, elle, est beaucoup plus fréquemment déployée, puisque c'est sa mission. Elle se compose en grande partie de réservistes qui sont mobilisés lors de catastrophes ou de grandes manifestations. Par exemple en 2005 après le passage de l'ouragan Katrina, et plus récemment, en 2020, lors des manifestations après la mort de George Floyd, tué lors de son arrestation.
Un déploiement contre l'avis des autorités locales
Les mobilisations actuelles sont exceptionnelles car elles ne répondent pas à une demande des autorités locales mais relèvent de l'initiative du président Donald Trump, qui les a annoncées. La plupart du temps, comme en 1992 à Los Angeles, c'est le gouverneur ou le maire d'une grande ville qui demande le renfort des militaires car les autorités sont dépassées. Cette fois, la Garde nationale est déployée contre l'avis du gouverneur de Californie, qui dénonce d'ailleurs une "escalade totalement injustifiée".
La dernière fois qu'un président a imposé la Garde nationale dans un Etat, c'était en 1965, il y a 70 ans. Lyndon Johnson avait alors envoyé des troupes en Alabama pour protéger des militants des droits civiques qui voulaient manifester.