REPORTAGE. "Nous devons nous battre, mais sans violence" : à Los Angeles, le face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre se poursuit dans le centre-ville
La situation continue de se tendre en Californie, en proie à des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump. Le président républicain a pris lundi 9 juin la décision, exceptionnelle, d'envoyer 700 Marines à Los Angeles, pour aider à protéger les fonctionnaires et bâtiments fédéraux. Franceinfo s'est rendu dans la deuxième ville des Etats-Unis, où ces émeutes restent pour le moment localisées dans le centre-ville.
Car ailleurs à Los Angeles, tout est calme, comme si on ignorait ce face-à-face qui se poursuit à tous les coins de rue du "downtown". Des petits groupes de manifestants, de plusieurs dizaines de personnes souvent jeunes et aux visages masqués, sont dispersés devant la mairie de Los Angeles. La police lance une dernière sommation, menaçant de tirer des balles en caoutchouc ou des gaz lacrymogènes. Devant tous les bâtiments officiels, dont les bâtiments fédéraux, les forces de l'ordre sont déployées en protection. Parfois, une détonation se fait entendre avec le ballet des hélicoptères aussi. Dans le ciel, la tension est palpable.
"La présence de la garde nationale ne fait qu'empirer les choses"
Fernando, 30 ans, drapeaux américain et mexicain noués sur les épaules, assure qu'il se devait d'être là. "Je suis mexicain et américain. Mes parents sont venus ici pour nous offrir une meilleure vie. Je suis ici pour soutenir tous ceux qui doivent rester cachés, qui, eux aussi, veulent une meilleure vie pour leurs enfants. C'est la résistance. La présence de la garde nationale ne fait qu'empirer les choses", dénonce-t-il.
Selon Fernando, plus ils enverront des troupes, plus des manifestants vont se mobiliser pour combattre l'oppresseur. "Nous devons nous battre, mais sans violence." Il reste alors la violence des mots sur tous les murs du centre-ville, les insultes adressées à la police de l'immigration et à Donald Trump en particulier, les manifestants traitant ainsi le président de "fasciste".
"Ils nous caricaturent comme des criminels"
La colère s'exprime dans le centre-ville de Los Angeles, à l'image de Samantha, 27 ans. "Le nom de cette ville est Los Angeles, c'est espagnol. Ils viennent ici et expulsent nos Mexicains, il y a une vraie déconnexion entre les citoyens et ceux au pouvoir. On essaie de manifester pacifiquement et ils nous caricaturent comme des criminels, des violents, des pillards. Alors qu'on manifeste pacifiquement pour nos droits", s'emporte la jeune femme.
Les images diffusées sur les réseaux sociaux constituent effectivement un effet de loupe, comme l'a constaté notre reporter. Los Angeles, dans sa grande majorité, est calme et la vie continue. Les tensions se concentrent au centre-ville, déclaré de zone de rassemblement interdit par la police.