Groenland : J. D. Vance écourte sa visite face à l’agacement du gouvernement danois après les propos de Trump
Washington a annoncé la visite du vice-président états-unien, J. D. Vance, et de sa femme prévue vendredi 28 mars au Groenland. Initialement présentée comme une participation à une course nationale de chiens de traîneau, la visite se limitera à la base militaire de Pituffik, après des contestations groenlandaises.
Ni le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, ni le ministre de l’Énergie, Chris Wright, ne font partie de la délégation. Malgré ce revirement, le président des États-Unis a réaffirmé mercredi 26 mars : « Il nous faut » ce territoire. « Je n’aime pas le dire comme ça, mais il va (…) falloir » prendre possession de l’immense île arctique, a-t-il poursuivi.
Des ressources stratégiques convoitées par Washington
Cette visite et les propos du dirigeant confirment la pression croissante des États-Unis sur le territoire autonome danois, riche en terres rares, lithium, uranium et autres ressources minières. Le gouvernement groenlandais a dénoncé une « provocation » et la première ministre danoise, Mette Frederiksen, a condamné une « pression inacceptable ». Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Trump a exprimé son souhait d’annexer le Groenland. Un sondage du journal groenlandais Sermitsiaq révèle que 85 % des habitants s’opposent à un rattachement aux États-Unis. Si une annexion reste théorique, cette menace s’intensifie en raison des ressources « stratégiques » de l’ïle.
« Si J. D. Vance tenait tant aux courses, il y a l’Alaska ! » ironise Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), avant d’ajouter : « Cette visite s’inscrit dans une politique de pression constante. Trump incarne l’extrême et est entouré d’idéologues ; chaque parole qu’ils prononcent doit être prise au sérieux. »
Cette île de 56 000 habitants est perçue par Emmanuel Hache, directeur de recherche à l’Iris, comme un véritable « potentiel ». Sa richesse en ressources minérales attire l’attention de Washington, qui y voit un enjeu géostratégique majeur. La fonte des glaces permet l’accès à des ressources minières jusqu’alors inaccessibles, comme les terres rares, cruciales pour les industries numériques et énergétiques. Selon Emmanuel Hache, ces minerais sont devenus « les vitamines de l’économie mondiale, qui suscitent l’intérêt des puissances mondiales ».
Un intérêt marqué face à l’acquisition massive de ressources minières par la Chine, incitant Washington à renforcer son influence dans la région. Cette course aux ressources risque d’accélérer l’exploitation et soulève des interrogations sur la durabilité de ce modèle qui se renforce avec les effets du réchauffement climatique.
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