« Une intervention américaine pourrait être envisageable si les Groenlandais se tournaient vers la Chine » : les explications du géopolitologue Mikaa Blugeon-Mered

Il n’a pas fallu vingt-quatre heures à Donald Trump pour bousculer le monde, entre salut nazi de son acolyte Elon Musk et décrets infâmes. En début de mois, ses vues sur le canal de Panama, le Canada ou encore le Groenland ont déjà fait trembler la communauté internationale.

S’agissant de la plus grande île du monde, aux 57 000 habitants, la menace est prise particulièrement au sérieux. Mikaa Blugeon-Mered est chargé d’enseignement en géopolitique des pôles et des outre-mer à Sciences-Po et auteur de l’ouvrage les Mondes polaires, paru aux éditions du PUF en 2019. Il revient sur les ambitions trumpistes au Groenland et leur impact sur la quête d’indépendance qui monte auprès de la société groenlandaise face au Danemark.

Comment interprétez-vous les déclarations de Donald Trump vis-à-vis du Groenland ?

Mikaa Blugeon-Mered

Géopolitologue

Le premier volet est militaire. Le Groenland est, depuis les années 1950, le premier rideau de défense des États-Unis dans l’Atlantique Nord. Il n’y a pas de raison que cela change. Les États-Unis sont la première force positionnée au Groenland, bien plus que le Danemark. Ils connaissent leur force militaire et la sécurité qu’ils offrent aux Groenlandais.

Le deuxième sujet est l’accès aux ressources minérales. Contrairement au pétrole et au gaz, dont les tentatives d’exploration ont été infructueuses, l’intérêt se concentre sur les

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