La frontière entre l'Inde et le Pakistan s'embrase, avec de violents échanges d'artillerie entre les deux pays
La situation reste très tendue. D'intenses tirs d'artillerie opposent, mercredi 7 mai, l'Inde et le Pakistan le long de leur frontière contestée du Cachemire, quelques heures après des frappes indiennes menées sur le sol pakistanais en représailles à l'attentat meurtrier du 22 avril. Ces violents échanges ont tué au moins huit civils côté pakistanais, dont une fillette de 3 ans, et en ont blessé 35 autres, selon le porte-parole de l'armée, le général Ahmed Chaudhry.
Engagée dans la nuit, la bataille s'est poursuivie au lever du jour à la frontière, notamment autour du village indien de Poonch visé par de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l'AFP. Au moins huit personnes ont été tuées dans le village indien de Poonch (nord-ouest), selon un responsable local, Azhar Majid. Selon le décompte de ce dernier, un total de 29 autres personnes ont été blessées lors de ces bombardements. La localité était surmontée mercredi matin d'un nuage de fumée noire et secouée à intervalles réguliers de très fortes explosions.
De violentes explosions ont également été entendues plus tôt dans la nuit autour de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Un photographe de l'AFP a par ailleurs observé les débris d'un aéronef portant des inscriptions en français dans un champ à Wuyan, non loin de Srinagar. L'armée indienne a annoncé qu'elle tiendrait un point de presse à 10 heures (6h30 heure locale).
Risque d'escalade entre puissances nucléaires
Deux semaines après l'attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l'Inde a mis ses menaces à exécution. Dans la nuit de mardi à mercredi, elle a tiré des missiles sur neuf sites abritant selon elle des "infrastructures terroristes" au Pakistan, qu'elle accuse d'être responsable de l'attentat. Islamabad a démenti toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière visant des civils au Cachemire depuis plus de vingt ans. La riposte pakistanaise n'a pas tardé, sous la forme de tirs d'artillerie visant plusieurs points situés sur le territoire indien.
Dans la nuit, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais en les appelant au dialogue pour "désamorcer la situation et d'éviter une nouvelle escalade", selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Interrogé par la presse peu auparavant, Donald Trump a dit espérer que les affrontements entre Inde et Pakistan "s'arrêtent très rapidement". "Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire", a pour sa part plaidé le porte-parole du secrétaire général l'ONU.
"Aucune installation militaire pakistanaise n'a été visée", a assuré le gouvernement indien, estimant faire preuve d'une "retenue considérable" pour "éviter toute escalade". "L'action irresponsable de l'Inde rapproche les deux Etats nucléaires d'un conflit majeur", a pour sa part estimé la diplomatie pakistanaise.