Quels sont les chantiers à venir de la nouvelle présidente du CIO, Kirsty Coventry, qui prend officiellement ses fonctions
Élue en mars face à six adversaires, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry va devenir, lundi 23 juin, la première femme et première Africaine à la tête du Comité international olympique (CIO), succédant à seulement 41 ans à l'Allemand Thomas Bach. La septuple médaillée olympique de natation, plus jeune présidente de l'instance olympique depuis son fondateur Pierre de Coubertin, entame un mandat de huit ans, avant une éventuelle reconduction pour quatre ans. Etat des lieux des chantiers qu'ils l'attendent.
Après 12 ans de règne, l'ancien champion olympique de fleuret laisse une maison prospère, qui dispose d'hôtes pour ses Jeux olympiques jusqu'en 2034 et a sécurisé jusqu'en 2036 son accord de diffusion avec la chaîne américaine NBC Universal, crucial pour ses finances. Kirsty Coventry devra néanmoins imposer rapidement sa propre marque, elle qui a mené une campagne discrète - pendant laquelle elle a limité ses déplacements et accouché de sa deuxième fille -, sans avancer de propositions concrètes.
La question du genre, un chantier prioritaire ?
L'ex-reine du 200 m dos consultera, dès mardi 24 juin, la centaine de membres du CIO pour définir "une nouvelle feuille de route", puis présidera mercredi et jeudi la commission exécutive, avant de s'exprimer face à la presse. Sa position sera particulièrement scrutée sur la réémergence des tests chromosomiques de genre pour accéder aux compétitions féminines, sous l'impulsion de World Athletics en mars, puis de la jeune instance World Boxing fin mai.
Pressée de questions sur ce sujet en mars, Coventry avait promis de "protéger les athlètes féminines", mais sans s'avancer sur l'admission ou l'exclusion des athlètes transgenres ou intersexes. Lors de ses prises de parole, elle a penché pour un "groupe de travail" afin d'aboutir à une "décision commune", et se voit déjà prise de vitesse par plusieurs disciplines.
Amadouer Trump et trancher sur le sort des athlètes russes
À moins d'un an des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de Milan-Cortina, il faudra aussi que la nouvelle présidente décide du sort des athlètes russes et biélorusses. À moins d'une paix durable en Ukraine, une participation limitée aux épreuves individuelles, sous drapeau neutre et aux conditions strictes, comme aux JO de Paris 2024, semble la piste la plus probable.
Diplomatiquement, Kirsty Coventry devra également nouer une relation avec le président américain Donald Trump, hôte des JO de Los Angeles en 2028. "Depuis l'âge de 20 ans, j'ai été confrontée, disons, à des hommes difficiles occupant de hautes fonctions", avait plaisanté l'ancienne nageuse en mars. "Ce que j'ai appris, c'est que la communication sera la clé, et c'est quelque chose qui doit se produire tôt", avait-elle affirmé.
Outre son action attendue sur le modèle économique du CIO et son impact climatique, des sujets existentiels pour l'olympisme, l'instance devra aussi attribuer les JO d'été de 2036, pour lesquels les "parties intéressées" se bousculent, de l'Inde à l'Afrique du Sud en passant par la Turquie, la Hongrie, le Qatar ou encore l'Arabie saoudite.