CIO : changement climatique, transition avec Kirtsy Coventry, JO 2030... Les (derniers) projets de Thomas Bach
Le président sortant du CIO Thomas Bach a assuré vendredi que le point de vue de sa successeure Kirtsy Coventry, élue jeudi, prévaudrait en cas de différence d'appréciation durant les trois mois de transition à la tête de l'instance suprême du sport. «Je l'ai assurée qu'à partir d'aujourd'hui (vendredi) aucune décision ne serait prise au-dessus de sa tête. Cela se fera en pleine consultation. Et s'il y a des points de vue différents entre elle et moi, son point de vue prévaudra», a déclaré Thomas Bach, quelques heures après avoir partagé un petit-déjeuner avec Kirsty Coventry.
«Ce petit-déjeuner ne consistait pas à donner des conseils. Il s'agissait plutôt (d'aborder) des aspects techniques et les dates de la transition. Et cela impliquera ensuite des discussions et des présentations par chacun des départements du CIO», a ajouté M. Bach, qui quittera officiellement son poste le 23 juin. «Elle devra ensuite avoir ces discussions et conversations (...) sans que le vieux bonhomme soit encore dans les parages», a-t-il lancé. M. Bach a précisé qu'il dirigerait une dernière commission exécutive du CIO le 9 avril, avec Mme Coventry physiquement à ses côtés. La première femme élue à la tête du CIO présidera la commission exécutive programmée le 24 juin, au lendemain de la passation de pouvoirs.
Le contrat de ville-hôte à signer pour les JO 2030
Durant la période de transition, le président sortant du CIO devrait notamment parapher le contrat de ville hôte, avec le Comité d'organisation, des JO d'hiver Alpes 2030, qui devrait intervenir rapidement après l'envoi le 14 mars d'une lettre officialisant l'engagement de l'Etat français. «On a reçu cette lettre, c'est maintenant dans les mains de notre département juridique. Ensuite, il y aura une présentation à la commission exécutive ou à la présidente élue. C'est une de ces questions que l'on va décider ensemble, si on est dans la situation de signer. Là, elle ne peut pas encore, je le signerai avec son accord», a indiqué M. Bach.
L’Allemand a également abordé la question du changement climatique, qui laisse planer une forte menace sur l’avenir des Jeux olympiques d’hiver notamment. Mais pas que à ses yeux. «Le changement climatique n’affecte pas que le sport. C’est un défi majeur qui nous attend tous. Pour les Jeux d’été se posera notamment la question de la santé des athlètes, notamment en ce qui concerne les sports dits d’endurance. Il faudra sans doute à l’avenir adapter les calendriers à de nouvelles données en termes de chaleur. Pour les Jeux d’hiver, la problématique est différente et ne concerne pas réellement la santé, mais la neige. On voit bien la diminution dramatique des hôtes potentiels pour accueillir ces Jeux. Il se peut qu’en termes d’organisation, on doive discuter d’une séparation entre les sports de glace et ceux de neige. Il faut encore étudier cela.»
Au-delà du 24 juin, Thomas Bach, 71 ans, a indiqué qu'il souhaitait d'abord «dormir». «Ma passion, c'est le sport. Et il me tarde d'en profiter. M'asseoir, profiter du sport, profiter des athlètes», a-t-il prévu. Avec le sentiment du devoir accompli, mais en ayant conscience que beaucoup reste à faire. «Dans le mouvement olympique, jamais la tâche n’est terminée et il y a toujours de nouvelles réponses à apporter à de nouvelles problématiques, en termes d’écologie par exemple. Nous avons beaucoup travaillé, beaucoup réalisé, mais il faut continuer. Idem sur la question de l’égalité des genres, sur laquelle il reste encore énormément à faire quand vous regardez le très faible nombre de femmes à la tête des différents comités olympiques nationaux.»