La Russie est "au bord de la récession", selon son ministre de l'Economie
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Les sanctions économiques contre la Russie font-elles enfin leur effet ? Maxime Rechetnikov, ministre de l'Économie, a estimé, jeudi 19 juin, que le pays était "au bord" de la récession si l'Etat ne prenait pas les bonnes "décisions" dans les prochaines semaines, en plein ralentissement de la croissance après deux années de surchauffe. Si l'économie russe avait fait preuve en 2023 et 2024 d'une résilience inattendue face aux sanctions prises par les occidentaux depuis 2022 en représailles à l'offensive russe en Ukraine, la conjoncture a changé depuis quelques mois.
Les lourds investissements dans le complexe militaro-industriel pour soutenir l'armée russe ne permettent plus de tirer l'économie russe, ralentie notamment, selon certains observateurs, par la politique monétaire très stricte menée par la Banque centrale russe (BCR). Celle-ci veut absolument lutter contre l'inflation qui tourne à 10%.
Une croissance en berne
Dans ce contexte, plusieurs acteurs économiques de poids, dont le ministre Maxime Rechetnikov, poussent en privé ou publiquement pour un abaissement du taux directeur, aujourd'hui à 20%, un moyen d'encourager les dépenses. "D'après les chiffres, il y a un ralentissement", a-t-il reconnu au forum économique de Saint-Pétersbourg, avec un nombre "en hausse" d'entreprises en difficulté financière, notamment à cause de prêts contractés à des taux très élevés.
C'est la première fois que le ministre russe de l'Economie tire autant la sonnette d'alarme publiquement, malgré des indicateurs en berne depuis plusieurs mois. La croissance a ralenti au premier trimestre à 1,4%, son niveau le plus faible depuis les trois premiers mois de 2023, selon des chiffres officiels."Je n'ai pas prédit la récession, j'ai dit que nous étions au bord", a nuancé Maxime Rechetnikov un peu plus tard, assurant que cela dépendrait, selon lui, "des décisions" prises par l'Etat russe. "Je pense que si tout est fait correctement, nous n'y serons pas confrontés", a encore dit le ministre devant des journalistes et des décideurs économiques.