"Le budget militaire dépasse le total des recettes pétrolières et gazières" : l'économie russe commence à montrer des signes de faiblesse
Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg en Russie s'ouvre mercredi 18 juin. Pendant quatre jours, la Russie va tenter de montrer au monde qu'elle n'est pas si isolée sur la scène économique mondiale et que malgré les sanctions, son économie résiste. Ce devrait être une nouvelle fois le message que va envoyer Vladimir Poutine lors de son traditionnel discours, prévu vendredi, à l'occasion de ce forum. Pourtant l'économie russe ne va plus si bien.
Après avoir affiché une croissance insolente de plus de 4% en 2024, le rythme se ralentit fortement et d'autres indicateurs sont dans le rouge. Au premier trimestre 2025, le PIB russe a reculé de 0,5% par rapport à la fin 2024. Il est encore trop tôt pour parler de récession, mais le discours du gouvernement russe a changé ces derniers temps. Le ministre de l'Economie russe a mis en garde contre un refroidissement de l'économie après une période de surchauffe.
La croissance russe artificielle, dopée aux subventions au secteur de la défense a atteint ses limites explique l'économiste russe en exil Vladislav Inozemtsev : "Sur les trois dernières années, 30 à 50% de la croissance a été généré par l'industrie militaire. Pour qu'elle se maintienne, il faudrait une nouvelle augmentation très forte des dépenses militaires, ce qui me semble-t-il est impossible. En 2025, le budget militaire dépassera le total des recettes pétrolières et gazières."
L'économie russe souffre de la politique de taux directeurs très élevés - aux alentours de 20% - de la banque centrale qui tente de juguler l'inflation. Les secteurs non militaires souffrent d'un manque d'investissement et aussi d'un manque de main-d’œuvre. Malgré tout, même dans ces conditions le Kremlin peut continuer à financer la guerre en Ukraine.