Assassinat de Charlie Kirk : ce que l’on sait de l’inculpation du tueur présumé, Tyler Robinson

Alors que le camp Trump a lancé une véritable chasse aux sorcières, renouant avec le maccarthysme, depuis l’assassinat le 10 septembre de l’influenceur d’extrême droite Charlie Kirk, Tyler Robinson, son meurtrier présumé, a comparu mardi 15 septembre pour la première fois devant le juge Tony Graf qui lui a lu les chefs d’accusation retenus et a fixé la prochaine audience au 29 septembre.

Quelques heures plus tôt, le jeune homme de 22 ans avait été formellement inculpé par les autorités de l’Utah. « Ce type diffuse trop de haine », a dit à ses parents Tyler Robinson, en référence à Charlie Kirk, pour expliquer son geste, a déclaré, lors d’une conférence de presse, le procureur du comté de l’Utah, Jeffrey Gray qui a requis la peine de mort. « J’en ai assez de cette haine. Il y a une haine avec laquelle on ne peut pas faire de compromis », a-t-il également écrit dans un message à la personne avec qui il vivait, a ajouté le procureur.

Depuis environ un an, Tyler Robinson, issu d’une famille pro-Trump, s’était politisé et rapproché de positions plus à gauche, favorables aux droits des personnes LGBT et transgenres, selon sa mère, citée par le procureur. L’accusé entretenait une relation amoureuse avec son colocataire, une personne « biologiquement masculine qui était en train de changer de genre », a-t-il également affirmé.

Sept chefs d’accusation, dont celui d’assassinat

Tyler Robinson est visé par sept chefs d’accusation, dont celui d’assassinat, « pour avoir intentionnellement ou sciemment causé la mort de Charlie Kirk dans des circonstances qui ont entraîné un grand risque de mort pour d’autres personnes », a-t-il précisé. Les deux principaux chefs d’accusation sont assortis de circonstances aggravantes « parce que l’accusé est présumé avoir pris pour cible Charlie Kirk en raison de son expression politique et en sachant que des enfants étaient présents et assisteraient à l’homicide », a-t-il ajouté.

Lors d’une audience devant la commission judiciaire du Sénat, le directeur du FBI, Kash Patel – adepte de la mouvance complotiste d’extrême droite QAnon et figure du mouvement Maga – a déclaré mardi que les contacts de Tyler Robinson sur la plateforme Discord, qui auraient pu avoir connaissance de ses projets, faisaient « actuellement l’objet d’investigations et d’interrogatoires ».

Malgré les nombreuses condamnations de l’assassinat venues de la gauche, le camp Trump s’est lancé dans une instrumentalisation forcenée de cette affaire dont les conséquences s’annoncent terribles pour les libertés publiques et la démocratie. Outre les déclarations incendiaires – « c’est un vaste mouvement de terrorisme intérieur », a notamment déclaré Stephen Miller, proche conseiller du président -, la Maison-Blanche a confirmé l’établissement d’une liste des « organisations de gauche » qu’elle tente de lier à la violence politique.

La loi fédérale Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, destinée à lutter contre le crime organisé, pourrait également être utilisée pour réprimer les mouvements de protestation comme les mobilisations contre les descentes de la police de l’immigration (ICE) dans de grandes villes du pays. Donald Trump, qui assistera dimanche à une cérémonie d’hommage à Charlie Kirk organisée dans un stade de l’Arizona (sud-ouest), a également dit envisager de classer la mouvance « antifa » comme organisation « terroriste » intérieure.