Au Liban Emmanuel Macron annonce la tenue d’une conférence de donateurs pour redorer son blason

Pour Emmanuel Macron il ne fallait pas manquer l’opportunité. Alors que la cérémonie d’investiture de Donald Trump est en pleine préparation aux États-Unis, il s’est précipité au Liban pour une courte visite de douze heures. Au passage, il a décroché le titre de premier chef d’État à se rendre au pays du Cèdre depuis l’élection du nouveau président Joseph Aoun et la nomination d’un premier ministre, Nawaf Salam.

Une visite qui ne doit rien au hasard. Emmanuel Macron espère ainsi redorer le blason terni de la France. Ce déplacement au Liban se déroule alors qu’un accord de cessez-le-feu de 60 jours est entré en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, qui vise à mettre fin à la guerre qui a fait plus de 4 000 morts et 16 000 blessés côté libanais. La France a contribué à la négociation de l’accord et un officier français est membre du comité chargé de superviser la trêve.

À demi-mot

Emmanuel Macron a appelé à la mise en œuvre totale de cet accord, avant la date butoir du 26 janvier. « Des résultats ont été obtenus (…) mais ils doivent s’accélérer, se confirmer dans la durée. Il faut un retrait total des forces israéliennes, un monopole de l’armée libanaise sur les armes », a-t-il souligné. L’armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le Sud, d’où l’armée israélienne ne s’est toujours pas entièrement retirée.

Le Hezbollah doit également déplacer ses forces au nord du fleuve Litani. « Le mécanisme de surveillance (de l’accord, N.D.L.R.) dont la France fait partie, doit permettre une application stricte des engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises dans le cadre de l’accord et dans les délais prévus ».

Mais le positionnement français va au-delà de l’accord de cessez-le-feu et s’inscrit dans une dynamique partagée par Israël d’un désarmement total du Hezbollah. C’est ce que veut dire Emmanuel Macron en évoquant le « monopole total de l’armée libanaise sur les armes ».

De son côté, Benyamin Netanyahou ne peut que se féliciter d’avoir voulu empêcher que la France soit partie prenante de la supervision de l’accord tout en l’acceptant en fin de négociation. En contrepartie, Paris lui a promis de ne pas répondre à la demande d’arrestation formulée par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du premier ministre israélien s’il se trouvait sur le sol français. C’est aussi sans doute pour cela que Macron n’a même pas évoqué les récentes avancées israéliennes en territoire syrien.

L’ONU attend des actes de Tel Aviv

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui se trouve également au Liban, a, lui, dénoncé avec fermeté l’attitude de Tel Aviv. « La poursuite de l’occupation par l’armée israélienne dans la zone des opérations de la force de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) et la conduite d’opérations militaires sur le territoire libanais constituent des violations de la résolution 1 701 (…), elles doivent cesser », a-t-il lancé depuis le quartier général de la Finul à Naqoura, dans le sud du pays.

Le gouvernement libanais espère que cette avancée politique renforcera la confiance internationale et ouvrira la voie au déblocage des fonds nécessaires à la reconstruction après l’invasion israélienne. Depuis Beyrouth, après une rencontre avec Joseph Aoun, le président français a annoncé la tenue « dans quelques semaines » d’une conférence internationale à Paris pour aider à la reconstruction du pays. Une précédente conférence organisée dans la capitale française en octobre, avait permis de recueillir 1 milliard de dollars de promesses d’aide humanitaire et de soutien militaire.

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