États-Unis : Elon Musk retourne aux affaires après sa courte et catastrophique carrière politique

Il avait débarqué dans l’arène fort de la plateforme mondiale que représente sa société X, déversant des dizaines de millions de dollars dans la campagne de Donald Trump puis affichant son euphorie lors de l’investiture de celui-ci. Quelques mois plus tard, il est retourné à ses affaires dans le quasi-opprobre, en tant qu’homme le plus haï du pays, selon les sondages, un peu avant la date butoir du 28 mai fixée à la mission du Doge, ce fameux département de l’Efficience gouvernementale censé remodeler totalement l’État fédéral.

« Retour au travail 24 heures/24 et 7 jours/7, et à dormir dans les salles de conférences, les serveurs et les usines. Je dois me concentrer sur X/xAI et Tesla (ainsi que sur le lancement de Starship la semaine prochaine), car nous déployons des technologies critiques », a posté sur X le multimilliardaire dès samedi dernier, dans un message d’une rare sobriété.

38 milliards de subventions publiques pour Elon Musk

Elon Musk est venu mais a-t-il vaincu ? Si l’on se réfère à son ambition d’amputer les dépenses publiques de 1 000 milliards de dollars, la réponse est claire : non. Selon les données du site du Doge, 170 milliards ont été sabrés. Les dégâts causés n’en demeurent pas moins considérables, avec le licenciement de dizaines de milliers de fonctionnaires, la mise à mort arbitraire de programmes publics et la fermeture de certaines agences.

Ironie : Elon Musk a tellement utilisé sans discernement sa tronçonneuse, empruntée au président d’extrême droite argentin, Javier Milei, que les licenciements dans les effectifs de l’IRS (Internal Revenue Service), le fisc américain, conduiront à une baisse des recettes et donc un creusement du déficit.

La principale défaite de « l’homme le plus riche du monde » est de nature politique. Dès fin mars, les électeurs du Wisconsin lui ont infligé un camouflet en élisant une juge démocrate à la Cour suprême locale contre Brad Schimel, le champion conservateur de Musk qui verse 21 millions de dollars à sa campagne, un record. Parallèlement, se développait déjà un mouvement de boycott des « marques » de Musk, notamment Tesla, dont les profits ont chuté lors du premier trimestre, conséquence d’une baisse historique des ventes.

Dans son édition du 1er mai, le Wall Street Journal, le quotidien de référence des milieux d’affaires, informait que le conseil de surveillance de l’entreprise avait lancé une recherche pour trouver un remplaçant au supposé tout-puissant Musk. Les actionnaires détestent manifestement l’incertitude qui peut planer sur leurs rendements.

Et le capitaliste en chef Elon Musk a dû renoncer à sa promenade oligarchique pour préserver son capital financier. Il a déjà annoncé ses « nouvelles frontières » d’entrepreneur : des Tesla autonomes, la conquête de Mars et la course à l’intelligence artificielle. Mais toujours avec l’argent des contribuables, à n’en pas douter. Selon le Washington Post, l’empire d’Elon Musk a déjà reçu 38 milliards de subventions publiques. Un robinet que personne dans l’administration Trump n’a prévu de fermer.

Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !

C’est pied à pied, argument contre argument qu’il faut combattre l’extrême droite. Et c’est ce que nous faisons chaque jour dans l’Humanité.

Face aux attaques incessantes des racistes et des porteurs de haine : soutenez-nous ! Ensemble, faisons entendre une autre voix dans ce débat public toujours plus nauséabond.
Je veux en savoir plus.