Incendies en Espagne : Pedro Sanchez réclame un pacte sur l’urgence climatique

La catastrophe empire en Espagne et au Portugal. Depuis deux semaines, plus de 70 000 hectares ont été ravagés par les flammes côté espagnol, portant à 343 000 hectares brûlés depuis le début de l’année sur l’ensemble de la péninsule Ibérique.

Devant l’ampleur de la dévastation causée par les incendies en Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé dimanche « un pacte national face à l’urgence climatique ». Son but, faire fi des « luttes partisanes et des questions idéologiques » et se « concentrer sur les preuves scientifiques ».

Il s’agira d’« atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter », a-t-il expliqué lors de sa visite du centre de coordination des incendies à Ourense, en Galice (pointe nord-ouest), une des régions les plus touchées par les feux de forêt cet été. Il a promis d’avoir les bases de ce « pacte » en septembre.

« Avoir des incendies de cette ampleur, avoir des Dana (le nom du phénomène météorologique qui avait donné lieu aux inondations meurtrières qui ont touché la région de Valence fin octobre 2024, NDLR) comme nous en vivons en automne ou en hiver, montre que l’urgence climatique qui touche le monde s’accélère, s’aggrave, surtout dans la péninsule ibérique ».

« Les incendies seront éteints, la reconstruction de toutes les zones touchées sera abordée, mais je crois que nous devons également mener une réflexion de fond, une stratégie qui anticipe une meilleure réponse », assurant vouloir « faire tout ce qui est possible et encore davantage » pour que les victimes des incendies retrouvent « une vie normale ».

« Face à l’aggravation et l’accélération des effets du changement climatique dans notre pays », le dirigeant socialiste a considéré que ce pacte viendrait concerner « toutes les administrations publiques, mais pas seulement. Les groupes parlementaires, l’ensemble de la société civile, la science, les entreprises, les syndicats, en définitive, l’ensemble du pays ».

L’objectif : fournir les « ressources aux agents publics, aux fonctionnaires, non seulement lorsque l’incendie a lieu, mais aussi en amont, afin qu’ils puissent répondre de manière beaucoup plus efficace ». « La réponse aux incendies qui ravagent l’Espagne est là », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

La coopération européenne au secours de la Galice

Lundi 18 août, six morts sont recensés, dont deux sapeurs-pompiers. Les deux pays ont tour à tour activé le mécanisme de protection civile de l’UE (MEPC), face à une crise qui se répète toujours plus intensément d’année en année.

En Galice, deux Canadair français ont été envoyés jeudi dernier. Un appui bref : les avions de lutte contre les incendies sont rentrés le lendemain soir en France, dont les sapeurs-pompiers sont aussi déployés sur le territoire national, en Grèce et en Sardaigne.

« Le MEPC reste conditionné aux moyens dont dispose chaque État », explique Valentin Forand, spécialiste en protection civile auprès de l’Union pour la Méditerranée (UpM). En clair, si un pays a besoin de ses propres effectifs, il ne peut guère les envoyer ailleurs. « Il est nécessaire de renforcer la réserve de moyens mise en place par l’UE », poursuit le spécialiste.

Au Portugal, plusieurs Canadair envoyés par le Maroc sont mobilisés depuis la semaine dernière. Valentin Forand plaide aussi pour le renforcement d’une coopération transfrontalière entre les États méditerranéens : « Les pays du Sud sont confrontés aux méga incendies depuis plus longtemps, ils ont énormément de pratiques positives à partager aux pays européens. »

Aujourd’hui presque inexistante, cette solidarité était un des buts premiers de l’UpM lors de sa création, en 2010. Un mandat limité par la manière dont l’organisation fonctionne. Puisqu’elle regroupe l’ensemble de l’Union européenne et 16 autres États du pourtour méditerranéen, chaque décision prise doit recevoir l’aval de l’intégralité de ses membres.

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