Mensonges sur Bétharram, utilisation de « submersion » migratoire, « État de droit dévoyé »… Ce que contient la motion de censure déposée par le Parti socialiste

Comme annoncé, les députés socialistes ont déposé leur motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, lundi 17 février. Alors que ses membres n’ont pas voté les précédentes motions – déposées par la France insoumise (LFI) suite à l’examen des lois budgétaires -, le Parti socialiste (PS) accuse le premier ministre centriste de « céder aux passions tristes de l’extrême droite ».

« Le premier ministre a repris les mots funestes de Jean-Marie Le Pen », critiquent ainsi les socialistes dans ce texte signé par l’ensemble des députés, alors que le parti reste miné par les querelles internes, notamment entre un premier secrétaire – Olivier Faure – qui souhaite conserver le siège qu’il occupe depuis sept ans et un ancien président de la République – François Hollande – prêt à reconquérir la structure en prévision des prochaines élections présidentielles de 2027.

« Nous assistons à une forme de surenchère »

Qualifiant l’extrême droite « d’ennemi mortel de la République », le groupe parlementaire des socialistes reproche au gouvernement Bayrou d’avoir « cédé » à ses « passions tristes » en « offrant des victoires culturelles inédites au Rassemblement national qu’il est censé combattre », pointant notamment la remise en cause du droit du sol appelée de leurs vœux par différents membres du gouvernement.

De même, le Parti socialiste pointe la stratégie des sénateurs du « socle commun », qui « portent, avec le soutien du gouvernement, une proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire, une autre créant de nouvelles conditions de durée de résidence pour le versement de certaines prestations sociales, une dernière facilitant le maintien en centre de rétention administrative ».

« C’est ainsi qu’en matière d’État de droit, le ministre de l’Intérieur a estimé qu’il n’est « ni intangible ni sacré » et a récemment mis en cause le travail de la Justice », fustige encore le PS dans sa motion de censure, en référence aux attaques récurrentes d’un Bruno Retailleau dont la proximité idéologique avec l’extrême droite n’est plus à prouver.

Les socialistes évoquent aussi l’affaire de violences sexuelles et de viols, survenus à l’établissement scolaire privé Notre-Dame de Bétharram, pendant près d’un demi-siècle, dans leur texte, estimant que François Bayrou « ne peut se soustraire aux interrogations légitimes des victimes et de leurs proches, de la représentation nationale et de la presse ». Tandis que les mensonges du premier ministre ont été mis en lumière par les questions de députés de gauche, comme par les multiples révélations de Mediapart, le PS s’est ainsi engouffré dans la brèche et a dédié une partie de sa motion de censure à cette affaire : « Les élues et élus de la République ont un devoir d’exemplarité dans la quête de la vérité car la confiance et la crédibilité que les citoyennes et les citoyens leur accordent en dépendent. »

« Le gouvernement participe à la remise en cause du Pacte Vert »

D’autres points sont aussi inscrits, de façon plus succincte, dans le texte signé par le groupe socialiste. Comme la remise en cause de la justice des mineurs avec la proposition de loi de Gabriel Attal, la participation du gouvernement « au niveau européen à la remise en cause du Pacte Vert », ou encore sa « passivité coupable face à l’accaparement sans foi ni loi de médias et de réseaux sociaux »

L’examen de la motion de censure devrait intervenir mercredi 19 février, en fin d’après-midi. Le texte déposé par le PS n’a cependant aucune chance d’être adopté, puisque le Rassemblement national (RN) a annoncé qu’il ne la voterait pas. « Le Parti socialiste l’a déposée pour une seule et unique raison : revenir et contester les propos de bon sens, même s’ils sont insuffisants, du premier ministre », a annoncé le porte-parole du groupe d’extrême droite, Thomas Ménagé, dimanche 16 février face à ce texte qui critique – sans même la nommer clairement – la politique raciste et réactionnaire du gouvernement sauvé une nouvelle fois par le RN.

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