« Trancher la ligne du PS » : comment Olivier Faure organise sa contre-offensive en vue du prochain congrès
Les querelles intestines n’ont pas fini de tordre le ventre des socialistes. Olivier Faure a annoncé, dimanche 16 février, être candidat à sa propre succession lors du prochain congrès du PS, qui se tiendra en juin. Le premier secrétaire, contesté en interne à cause des alliances successives avec la France insoumise (Nupes, puis NFP), ambitionne de « trancher la ligne » du Parti socialiste.
« Je souhaite aller au bout de ce que nous avons entrepris ces sept dernières années, retrouver la gauche et les électeurs et les électrices qui nous ont fait défaut », tente Olivier Faure, qui se souvient des huées essuyées lors de diverses manifestations entre 2018 et 2021.
Des adversaires pas encore déclarés
En 2018, il prend la tête d’un parti déconfit à la suite du mandat de François Hollande. Ce dernier, revenu dans l’arène politique en se faisant élire député l’été dernier, agite l’opposition interne à Olivier Faure avec sa ligne anti-Mélenchon. L’ancien président, qui a dirigé le PS de 1997 à 2008, rêve de pousser Olivier Faure vers la sortie.
En soutenant un candidat de l’aile droite du PS, comme le pressenti Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen ? Cela reste à voir. Olivier Faure ne manque pas, en tout cas, de tacler François Hollande, affirmant que le député de Corrèze ne souhaite que « le renouvellement en revenant lui-même ». « C’est un camarade qui défend sa propre ligne, qui n’est pas la mienne », écarte-t-il.
S’ajoutent au bal des prétendants hypothétiques des personnalités issues du texte d’orientation d’Olivier Faure qui le jugent trop affaibli pour rempiler : le chef du groupe des députés, Boris Vallaud – soutenu en interne –, Jérôme Guedj ou encore Philippe Brun, député de l’Eure, qui défend l’idée d’une « troisième voie » entre pro- et anti-alliance avec les insoumis.
Le congrès sera-t-il l’occasion de remettre à plat la matrice idéologique du PS ? La question de la rupture (ou non) avec la FI semble, au contraire, articuler tous les débats, avec la présidentielle 2027 en toile de fond, et avait notamment failli coûter à Olivier Faure sa place de premier secrétaire lors du dernier congrès, à Marseille en 2023. De justesse, sa motion était arrivée devant celle de Nicolas Mayer-Rossignol, anti-FI convaincu, qui n’a pas fait savoir s’il candidatait cette fois.
Le chef de file des socialistes ne compte pas s’y faire reprendre. Olivier Faure a depuis pris ses distances avec la stratégie insoumise, notamment en refusant de voter les premières motions de censure contre François Bayrou. Ce qui a fait dire à Jean-Luc Mélenchon, ce dimanche, que les socialistes « ne sont plus des alliés » de la FI.
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