Effort de 40 milliards d'euros pour le budget 2026 : "C'est toujours aux mêmes de faire des efforts", dénonce Sophie Binet

"Le gouvernement a une pathologie, il ne s'intéresse jamais aux riches et c'est toujours aux mêmes de faire des efforts", estime, lundi 14 avril sur France Inter, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, alors que le gouvernement prévoit de nouvelles économies. Dimanche, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a confirmé sur France Inter et franceinfoTV l'"effort de 40 milliards" d'euros d'économies pour le budget 2026, annoncé un peu plus tôt par le ministre de l'Economie Eric Lombard, et ce afin de maintenir l'objectif de réduction du déficit à 4,6% du PIB en 2026.

Le gouvernement a toutefois précisé qu'il n'y aurait "pas de stratégie d'augmenter les impôts des Français, des classes populaires et des classes moyennes" et a dit vouloir maintenir l'effort sur les plus hauts revenus et sur les processus d'optimisation fiscale. "J'attends de voir ce qui sera annoncé demain", indique Sophie Binet. Une réunion est en effet prévue, mardi 15 avril, autour du Premier ministre François Bayrou.

"La France est maintenant un pays de rentiers, dans lequel on taxe toujours moins le patrimoine, dans lequel les dividendes explosent, c'est là-dessus qu'il faut travailler, souligne Sophie Binet. Il y a 200 milliards d'aides aux entreprises qui sont consenties chaque année sans conditions ni contreparties, quand est-ce qu'on en parle ?" La secrétaire générale de la CGT invite aussi à taxer le patrimoine. "Il n'y a rien de plus inégalitaire que le patrimoine", assène-t-elle.

"Un moratoire sur les licenciements"

Interrogée sur une éventuelle réforme de l'assurance chômage, Sophie Binet souligne que "rien que d'évoquer la piste d'une réforme est une honte au vu du contexte et des quatre réformes précédentes qui ont dégradé les droits des privés d'emploi". Elle rappelle le souhait porté par son syndicat de mettre en place "un moratoire sur les licenciements". "Cela fait un an que la CGT alerte et que la situation ne cesse de se dégrader. Il y a un an, nous étions à 130 plans de licenciements, aujourd'hui, on est quasiment à 360", indique-t-elle.

"C'est notre industrie qui est en train de plier bagage. Il faut que le gouvernement prenne des mesures d'urgence."

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

à France Inter

"Le problème, c'est qu'on a un gouvernement qui refuse d'agir sur l'économie, qui refuse de protéger notre industrie, à l'image de ce qu'il s'est passé sur Vencorex, un scandale d'État", décrit-elle, au sujet de cette usine chimique en difficulté près de Grenoble, reprise partiellement par le géant chinois Wanhua à la place de la création d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) par des salariés de Vencorex et des collectivités locales.