Meurtre de Thomas : «ne pas communiquer les prénoms plus tôt était indécent», s’indigne la maire de Romans-sur-Isère

La maire divers droite de Romans-sur-Isère Marie-Hélène Thoraval a déclaré ce mardi 28 novembre «redouter d’autres drames» après le meurtre de Thomas lors d’un bal de village à Crépol, dans la Drôme. «On se retrouve avec deux fronts», a déploré l'élue, interrogée sur BFM-RMC, ajoutant que tous les mis en cause sont «issus de parents déjà délinquants». «C'est une culture qui se transmet», a dit estimer la maire, en poste depuis 2014.

«Il faut arrêter de pratiquer la culture de l’excuse»

Au sujet du profil des suspects, Marie-Hélène Thoraval a rappelé qu'il s'agissait d'«une centaine de jeunes avec un noyau dur particulièrement violent». Celui-ci, toujours d'après la maire, tenterait de créer dans la Drôme «une zone de non droit en occupant le territoire». Une occupation qui se ferait au détriment des 34.000 habitants de la ville qui «aspirent à la tranquillité». «C'est tout un territoire qui est touché», a souligné l’élue. Avant d'ajouter : «Il faut arrêter de pratiquer la culture de l'excuse».

Concernant les prénoms des suspects, la maire de Romans-sur-Isère a affirmé que le fait de «ne pas communiquer les prénoms plus tôt était indécent». «Pourquoi lorsqu’il s’agit d’un autre drame on communique le nom et le prénom tout de suite ? Là, les prénoms ont circulé sur les réseaux avant d’être confirmés par les autorités. (...) Pourquoi on n’a pas cette notion de transparence dès le départ ? Ça ne fait que renforcer la stigmatisation», s’est-elle interrogée.

Dès dimanche, la maire avait appelé à «se mettre autour de la table et à travailler autrement (...) face à un niveau de délinquance qui appelle d'autres formes de réponses» à Romans et dans d'autres villes, en estimant que la délinquance trouvait «ses racines dans la radicalisation» et le «trafic de drogue».

Lundi, le gouvernement avait tenté d'apaiser les tensions liées à des rassemblements de l’ultradroite, suscitées par la mort de Thomas. En déplacement dans le village endeuillé de Crépol, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait appelé à «ne pas répondre par la violence à la violence». Ce qui a coûté la vie au lycéen de 16 ans n'est pas «une simple rixe» mais «un drame qui fait courir le risque d'un basculement de notre société», a-t-il déclaré. «C'est à la justice de rendre justice. Pas aux Français eux-mêmes», avait poursuivi le ministre.