Mathieu Bock-Côté: «Crépol, au cœur de la mécanique du déni»
La confession prêtée à un ministre à propos de l’agression de Crépol est révélatrice : découvrant la liste des hommes arrêtés, il observait qu’aucun d’entre eux n’avait un nom à consonance française, et redoutait que les Français ne finissent par se révolter. On a d’ailleurs tout fait, pendant une semaine, pour cacher cette information. Mais qui en doutait vraiment ?
En fait, l’affaire de Crépol est un révélateur incroyable de la dissociation de plus en plus radicale entre la manière dont les événements sont spontanément ressentis, vécus et compris dans la majorité de la population, et leur mise en récit par certains médias. Dès que les principaux éléments de l’agression de Crépol ont été compris, les mises en garde ont été lancées : pas de récupération, formule qui fait écho au « pas d’amalgame » des années marquées par l’islamisme terroriste. Nous serions devant un fait divers, d’abord présenté comme une rixe, d’ailleurs, pour mieux partager entre les agresseurs et…