Affaire French Bukkake : le procès redirigé vers les Assises sur décision de la Cour de cassation, « une victoire féministe, antiraciste et anticapitaliste »

« C’est une victoire féministe, antiraciste et anticapitaliste, applaudit maître Lorraine Questiaux. La cour de cassation n’a fait que respecter méticuleusement le droit. » L’avocate de plusieurs parties civiles dans l’affaire de la plateforme pornographique French Bukkake est soulagée.

Après un recours d’une trentaine de plaignantes, la cour de cassation a rendu un arrêt retenant le caractère sexiste et raciste des viols dénoncés sur les tournages de la plateforme, qui est aujourd’hui fermée. La chambre de l’instruction devra donc retenir ces circonstances aggravantes de sexisme et de racisme, que la cour d’appel avait rejeté en février, dans sa mise en accusation de seize hommes pour viols en réunion et/ou trafic d’êtres humains effectués entre 2015 et 2020. La Cour de cassation a conclu également que la chambre de l’instruction aurait dû considérer les tournages pornographiques comme du proxénétisme de la part des producteurs qui ont tiré profit de cette activité.

« L’industrie pornographique n’est pas un espace de non-droit : les violences, les propos et comportements racistes et sexistes qui y sont perpétrés doivent y être poursuivis avec la même rigueur que partout ailleurs dans la société », ont réagi dans le même élan Valentine Rébérioux et Louise Bouchain, avocates de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

Si la torture et les actes de barbarie n’ont pas été retenus, malgré la requête des plaignantes, la chambre de l’instruction doit donc revoir sa copie. En intégrant ces nouvelles circonstances aggravantes, elle ne devrait pas renvoyer ce premier grand procès du porno amateur vers une cour départementale comme annoncé préalablement, mais vers une cour d’Assises en raison des peines plus lourdes encourues.