L'armée israélienne a annoncé que le cessez-le-feu à Gaza est entré en vigueur depuis le matin du vendredi 10 octobre. Auparavant, la Défense civile de Gaza avait annoncé le début de retrait des troupes israéliennes de plusieurs secteurs du territoire palestinien, avant l'entrée en vigueur attendue du cessez-le-feu suivi d'une libération des otages en application d'un accord avec le mouvement islamiste Hamas. Reste que la situation humanitaire sur place inquiète.
L'ONU a ainsi demandé la levée de tous les "blocages "pour la livraison de l'aide humanitaire. Plus de 150 camions sont ainsi partis dès jeudi d'Egypte en direction de l'enclave, sans qu'on sache s'ils ont pu traverser. Des centaines d'autres attendent le feu vert des autorités israéliennes.
Dans l'attente
Encore faut-il qu'ils aient un accès sûr, complet et durable à la bande de Gaza : seules 45 % des missions humanitaires sont refusées par Israël ou empêchées d'être menées à leur terme. Il y a quelques jours encore, l'Unicef a par exemple reçu le feu vert pour déplacer des bébés prématurés, mais pas les couveuses dont ils ont besoin pour survivre. L'Unrwa, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, demande elle aussi à pouvoir intervenir au plus vite, explique sa porte-parole Tamara Alrifai : "Nous disposons d'entrepôts pleins d'aides humanitaires, de médicaments, de nourriture. Ces entrepôts sont en Jordanie et en Égypte. Les camions sont prêts."
"Nous avons de quoi pourvoir à la population entière de Gaza pour trois mois... si nous ne sommes pas bannis".
Tamara Alrifai, porte-parole de l'Unrwaà franceinfo
Depuis le début de l'année, Israël a interdit toutes les activités de l'Unrwa dans les Territoires occupés. Avec ses 11 000 employés à Gaza, c'est pourtant elle qui est la mieux placée pour organiser les livraisons d'aide et mettre un terme à la famine qui s'est emparée de l'enclave.
"Tout ceci reste très fragile"
Un espoir que formule également le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Christian Cardon se dit ainsi "prêt" à "jouer son rôle d'intermédiaire neutre", au micro de franceinfo. Le CICR participe en effet déjà à faciliter la libération d'otages israéliens.
Selon lui, la libération des otages, le retour des prisonniers palestiniens et l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne demandent "une préparation énorme", souligne-t-il. "Il y a des aspects logistiques considérables, il y a des aspects sécuritaires", explique Christian Cardon. Quant à l'envoi de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, le CICR "est prêt. L'aide est là, prête à rentrer depuis des mois", dit Christian Cardon.
Cependant, l'entrée des denrées alimentaires et médicales dans l'enclave doit "se faire avec un cessez-le-feu. Ce n'est pas le cas" pour l'instant "donc on doit rester extrêmement prudents. Tout ceci reste très fragile", rappelle le porte-parole du CICR qui insiste sur le fait que "c'est peut-être aussi la fin d'un calvaire, d'un enfer qui a duré maintenant plus de deux ans" à Gaza.