TEMOIGNAGE. "Cette fois, c'est beaucoup plus stressant" : un million de Palestiniens forcés par l'armée israélienne à fuir la ville de Gaza

C'est le plus vaste avis de déplacements forcés depuis le début de la bataille de la ville de Gaza. L'armée israélienne a affirmé mardi 9 septembre qu'elle allait opérer avec une "puissance accrue" dans la ville dont elle a sommé les habitants de partir. Un million de Palestiniens doivent donc encore une fois tout abandonner pour ne pas subir l'offensive au sol en préparation. Ils fuient en ce moment la ville à pied, en vélo ou à bord de véhicules surchargés.

Alors que les journalistes des médias étrangers sont toujours empêchés par Israël d'entrer à Gaza, le journaliste palestinien Rami Al Maghari, lui-même concerné par l'ordre d'évacuation raconte à franceinfo comment il se prépare à quitter la ville.

Deuxième déplacement en moins d'un an

C'est la deuxième fois que Rami Al Maghari doit tout quitter, mais, "cette fois, c'est beaucoup plus stressant", confie-t-il. La première fois, c'était en janvier dernier, quand le journaliste est remonté d'Al-Maghazi, à 15 kilomètres au sud, avec toute sa famille, pour s'installer dans sa maison de l'ouest de la ville de Gaza. Depuis quelques jours, ses valises sont prêtes et il va donc y retourner mardi après-midi.

"C'est bien plus stressant parce que je dois prendre l'intégralité de mes affaires, car il pourrait y avoir des pillages. La maison peut aussi être détruite par l'artillerie israélienne."

Rami Al Maghari

à franceinfo

"Je peux dire que je suis chanceux d'avoir une autre maison à Al-Maghazi car il est très compliqué de trouver un endroit au centre ou au sud de Gaza. Il n'y a pas de place et quand vous trouvez une maison à louer, les prix explosent", témoigne-t-il.

Il faut compter 500 euros pour une tente et au minimum 1 500 euros par mois pour louer un toit en dur. L'armée israélienne qui impose un nouveau déplacement à un million d'habitants de Gaza estime que 100 000 d'entre eux sont déjà partis. Si le plan de l'Etat hébreu va à son terme, ce sont deux millions de Palestiniens qui devront alors survivre sur moins de 2% du territoire.