Les femmes transgenres états-uniennes ne pourront pas participer aux épreuves féminines des Jeux olympiques et paralympiques. Mardi 21 juillet, le comité des jeux états-uniens s’est ainsi conformé au décret présidentiel signé en février par Donald Trump et intitulé « Keeping Men Out of Women’s Sports » («Tenir les hommes à l’écart du sport féminin »). À moins de trois ans des JOP 2028 de Los Angeles, cette réforme de la politique du comité olympique américain (USOPC) est donc entrée en vigueur.
Depuis son élection en novembre 2024, mais surtout depuis son investiture en janvier 2025, le président des États-Unis a multiplié les offensives transphobes. Si cette réforme ne concerne que quelques athlètes, elle témoigne de l’acharnement de l’extrême droite mondiale, dont Donald Trump est l’un des plus importants représentants, contre la communauté LGBTQ +, et particulièrement contre les personnes trans.
Priver les femmes transgenres d’accès au sport
« L’USOPC s’engage à protéger les opportunités offertes aux athlètes », peut-on lire dans l’ajout. « L’USOPC continuera de collaborer avec divers acteurs responsables (…) afin de garantir aux femmes un environnement de compétition juste et sécurisé, en conformité avec le décret exécutif 14201 », le décret de Trump.
Dans une note adressée à l’équipe américaine (Team USA), obtenue mardi 22 juillet par ABC News et ESPN, la directrice générale de l’USOPC, Sarah Hirshland, et le président Gene Sykes font référence au décret présidentiel de février, déclarant : « En tant qu’organisation à charte fédérale, nous avons l’obligation de nous conformer aux attentes fédérales. »
Le décret de Trump menace de priver de fonds fédéraux toute école ou institution permettant aux filles transgenres de jouer dans des équipes féminines, estimant que cela violerait le Titre IX, qui garantit l’égalité d’accès des femmes au sport, rappelle l’Agence France-Presse (AFP).
Même pas encore investi, Donald Trump avait déclaré, le 22 décembre : « d’un simple trait de plume, dès le premier jour, nous mettrons un terme au délire transgenre ». En janvier dernier, le président états-unien publiait un décret pour exclure les personnes transgenres des forces armées. Ces dernières « ont été affectées par une idéologie de genre radicale pour apaiser les militants » et « de nombreux problèmes de santé mentale et physique sont incompatibles avec le service actif », prétendait-il. Les exemples de l’offensive transphobe en cours aux États-Unis sont malheureusement trop nombreux.
La haine que suscitent les personnes trans est même devenue un terrain d’instrumentalisation politique aux États-Unis, mais malheureusement partout dans le monde. « Cette transphobie se caractérise par la construction d’une figure repoussoir, de personnes qui seraient dangereuses pour la société », analysait Karine Espineira dans les colonnes de l’Humanité. La sociologue des médias y voit « une offensive réactionnaire aux visées plus larges : une société de l’ordre moral, sans diversité et sans couleur. »
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