En Argentine, Javier Milei réprime la manifestation des retraités pour de meilleures conditions de vie, 20 personnes ont été blessées
Les mesures du président d’Argentine Javier Milei sont dénoncées comme des « décisions politiques qui ont de lourdes conséquences socio-économiques » par Mónica Macha, députée de la coalition Union pour la Patrie, et présidente de la commission Femmes et Diversité. Une référence, entre autres, à la suppression du ministère des Femmes ou l’Institut national de lutte contre la discrimination, la xénophobie et le racisme, ou bien le gel des salaires des enseignants ou encore des pensions des retraites. Au cours des six premiers mois de la présidence Milei, le rattrapage prévu pour ces dernières a été gelé, malgré une dévaluation de 52 % fin 2023, et avec une hausse du prix des médicaments en parallèle.
Et lorsque le peuple se mobilise, le président libertarien d’extrême droite répond par la répression. Lors d’une marche pour la défense des conditions de vie des retraités mercredi 12 mars à Buenos Aires, à laquelle se sont joints de nombreux supporters de clubs de football, 20 personnes ont été blessées dont une gravement, selon le gouvernement de la capitale argentine.
« Je crois que le peuple est en train de se réveiller, après tant de choses que fait ce gouvernement bâtard », déclarait à l’Agence France Presse, un peu à l’écart des lacrymogènes, Cristina Delgado, 85 ans, qui perçoit le minimum retraite et se dit indignée par la réponse policière. « J’ai vécu quatre dictatures, mais là, c’est pire, parce que c’est en démocratie » a-t-elle poursuivi.
Un policier frappe une femme âgée qui tombe au sol
Durant la manifestation, un journaliste identifié comme Pablo Grillo a été gravement blessé, touché par un projectile alors qu’il prenait des photos, comme le montre une vidéo relayée sur les réseaux sociaux. Son père, Fabian Grillo, a pointé du doigt le président Javier Milei et la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, les accusant d’« envoyer (les forces de police) tuer » et d’avoir mis « en danger » la vie de son fils, dans une vidéo diffusée par la presse locale.
Une autre vidéo, montrant un policier poussant et frappant une femme âgée qui tombe au sol, la tête en sang, a également été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Une voiture et une moto de police ont été incendiées et plus de 100 personnes ont été arrêtées, ont indiqué de leur côté les autorités.
Avant la manifestation de mercredi, des appels se sont multipliés sur les réseaux sociaux entre supporters de clubs de football du pays, dont les grands River Plate, Boca Juniors, Racing, Independiente, pour se joindre aux retraités. À la fois pour appuyer leurs revendications, et protester contre la dureté de la police lors des précédents rendez-vous. Depuis des années, chaque mercredi à Buenos Aires voit une mobilisation de retraités, parfois quelques dizaines, parfois des centaines ou plus, pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie.
Des syndicats et organisations de gauche ont également participé à la mobilisation ce 12 mars, comme souvent aux côtés des retraités. Le porte-parole présidentiel avait, lui, par avance décrié la journée d’action comme « rien d’autre qu’une marche de ”barrabravas” (ultras) certainement d’obédience de gauche, kirchnéristes ». Des concerts de casseroles en différents points de la capitale argentine ont pris, mercredi soir, le relais et des rues ont été bloquées au son de chants hostiles au président libertarien d’extrême droite et sa ministre de la Sécurité.
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