Droits de douane : dans l’impasse politique, Trump durcit sa guerre commerciale avec le Canada

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, il ne fait pas toujours bon être un pays allié des États-Unis. Et sans doute encore moins un voisin. Le président nationaliste a de nouveau pris pour cible le Canada, en lui infligeant, jeudi 10 juillet, une surtaxe de 35 %.

Dans une sorte de logique sans fin, il reproche aux autorités canadiennes d’avoir riposté à sa première salve d’augmentation de droits de douane. Donald Trump a donc envoyé un courrier au Premier ministre canadien, Mark Carney, missive qu’il a publiée sur sa plateforme Truth Social.

Un courrier du même acabit prévu pour l’Europe

« Ces droits de douane peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de notre relation avec votre pays », a-t-il prévenu. Pour répondre, Mark Carney a choisi X, le réseau détenu par Elon Musk, le nouvel ennemi de Donald Trump, assurant qu’ « au cours des négociations commerciales actuelles avec les États-Unis, le gouvernement canadien (défendait) sans relâche nos travailleurs et nos entreprises ». Avant d’ajouter : « Nous continuerons à le faire alors que nous travaillons en vue de la date limite révisée du 1^er août ».

Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, Donald Trump a précisé que ces droits de douane viendront s’ajouter à ceux imposés à des secteurs d’activité particuliers, tels que l’acier et l’aluminium ou l’automobile. Il s’agit justement de deux des principales exportations canadiennes vers les États-Unis, premier partenaire commercial d’Ottawa.

Un peu plus tôt dans la soirée, le président états-unien avait annoncé lors d’un entretien téléphonique accordé à NBC qu’il comptait envoyer une missive du même ordre à l’Union européenne « aujourd’hui ou demain ». Il a également assuré que les pays qui n’ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques se verraient imposer une surtaxe plancher de 15 à 20 %, sans préciser si celle-ci s’ajouterait aux droits de douane dits de base de 10 % qui visent la plupart des produits entrant aux États-Unis depuis avril.

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Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane ; Donald Trump accusant les deux pays de ne pas lutter suffisamment contre le passage des migrants ou encore le trafic de fentanyl, un puissant opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux États-Unis.

Il a d’abord imposé 25 % de taxe sur les produits importés depuis ces deux voisins, avant d’en suspendre une bonne part. Depuis, des négociations ont été lancées mais dans un climat nécessairement tendu. Ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays, la part des États-Unis dans les exportations canadiennes étant passée en mai à « l’une des proportions les plus faibles jamais enregistrées », selon les autorités locales.