Reconnaissance par la France de l'État de Palestine : "Le message est : 'utilisez la violence, vous aboutirez à vos fins'", déplore l'ambassadeur d'Israël en France

"Le message" délivré "est : 'utilisez la violence, vous aboutirez à vos fins'", a déploré l'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka, vendredi 25 juillet sur franceinfo, après qu'Emmanuel Macron a annoncé la veille que la France allait reconnaître l'État de Palestine en septembre à l'ONU.

"C'est un message très dangereux pour Israël parce que nous sommes en pleine négociation avec le Hamas", a ajouté l'ambassadeur d'Israël. "Et au lieu de faire pression sur le Hamas, au lieu de dire qu'il 'faut finir cette guerre terrible dans laquelle les Palestiniens et les Israéliens souffrent tellement', le président (E. Macron) dit : 'ça marche, continuez à utiliser la violence, continuez à utiliser la force, continuez à refuser d'accepter les propositions de cessez-le-feu, vous aurez finalement ce que vous voulez'".

Concernant les relations diplomatiques entre la France et Israël, son ambassadeur avoue qu'il "n'arrive plus à suivre", qu'il n'arrive plus à savoir "dans quelle direction nous allons dans nos relations bilatérales". La France "mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part", a promis Emmanuel Macron dans une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

"Israël a proposé à quatre différentes occasions la création d'un État palestinien", a affirmé Joshua Zarka, "sur 99% des territoires de 1967, avec la division de Jérusalem, avec le contrôle complet des frontières par les Palestiniens, avec une armée palestinienne qui serait créée avec l'aide d'Israël. Et à chaque fois, ce sont les Palestiniens, sous l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la dernière fois, qui a rejeté cela", a soutenu l'ambassadeur d'Israël en France. "Pourquoi ? Parce qu'ils n'acceptent pas l'idée de vivre en paix", a-t-il insisté. L'autorité palestinienne refuse d'imaginer "un État palestinien qui vivrait en paix à côté d'un État d'Israël", a-t-il assuré. 

"Une telle décision récompense la terreur"

Si Emmanuel Macron voulait aider la paix, "il ferait pression sur les Palestiniens" pour les inciter à "se réformer", "d'accepter le concept même de la paix", a critiqué Joshua Zarka. Au lieu de ça, le président français a "donné le sentiment aux Palestiniens" qu'ils peuvent avoir leur État "sans accepter l'idée même de la paix", "même sans avoir à négocier directement avec les Israéliens." 

Dans un message publié sur le réseau social X jeudi, le Premier ministre israélien a dit "condamner fermement" l'annonce faite par Emmanuel Macron, jeudi soir. "Suite au massacre du 7-Octobre", "une telle décision récompense la terreur", a fustigé Benyamin Nétanyahou.

Selon les derniers chiffres de l'ONU, 148 des 193 pays membres de l'organisation reconnaissent officiellement l'État de Palestine à ce jour.