Cote de popularité en berne, mobilisations, décisions de justice… la fin de l’état de grâce pour Donald Trump ?
La première phase de la seconde présidence Trump s’est achevée début avril. En quelques jours, la sidération qui s’était emparée de l’Amérique « bleue » (couleur du Parti démocrate) a cessé au moment même où apparaissaient les premières fissures dans la coalition au pouvoir. Le 1er avril, les électeurs du Wisconsin ont infligé un sérieux revers au milliardaire de la Maison-Blanche, et à l’archi-milliardaire Elon Musk, en élisant une candidate démocrate pour un siège de juge à la Cour suprême locale. La marge est sans appel : 10 % d’avance dans un État où l’élection présidentielle se joue toujours à moins de 1 %. Elon Musk avait versé 25 millions d’euros au candidat ultra-conservateur, faisant de cette campagne la plus chère de l’histoire pour une telle fonction.
À cet avertissement électoral a succédé le réveil d’une partie de la société. Quelques jours plus tard, dans l’ensemble du pays, des millions de personnes, selon les organisateurs, défilaient dans les rues de plus de 1 000 villes du pays, des grandes métropoles (New York, Boston, Chicago, Washington) aux plus petites cités d’États conservateurs (Opelika, Alabama ou Saint Augustine, Floride). Avec un mot d’ordre – « bas les pattes » – décliné presque à l’infini (la démocratie, les droits civiques, le système de retraite, etc.).
La brutalité de certaines mesures a provoqué la colère
La stratégie consistant à submerger le pays sous des vagues de décrets présidentiels et d’ordres exécutifs a atteint ses limites. D’abord, les juges ont joué le rôle qui leur est dévolu par la Constitution : contrôler la légalité des décisions présidentielles. Et dans de nombreux cas, ces dernières ont été mises en pause ou annulées. Ensuite, la brutalité de certaines mesures a provoqué la colère, voire le dégoût. Le cas de centaines de milliers de retraités ne recevant plus leur pension a notamment fait la une des JT, décrédibilisant l’action du département dirigé par Elon Musk, chargé de dépecer des pans entiers de l’État fédéral, de réaliser des licenciements massifs, voire des fermetures d’agences.
La « chasse aux migrants » et sa litanie de cas arbitraires, « bavures » et traitements inhumains, ont également suscité l’effroi. À Denver, si la peur domine dans les quartiers visés, elle n’empêche pas la ville de demeurer un sanctuaire. Quant à la guerre commerciale, elle annonce des hausses de prix dans un pays où l’inflation est la principale préoccupation des électeurs.
Les députés républicains hésitent désormais à tenir des réunions publiques tandis que la cote de popularité de Donald Trump a chuté. Quelques sénateurs ont refusé de voter certaines dispositions d’une loi où sont prévues des baisses d’impôts pour les familles les plus aisées et des réductions de prestations sociales.
Si l’Amérique anti-Trump s’est ressaisie, on ne peut pas en dire autant du Parti démocrate, toujours incapable de fixer un cap. Bernie Sanders, lui, continue de tracer son chemin avec sa tournée « pour combattre l’oligarchie ». Samedi dernier, il a rassemblé une foule record à Los Angeles, avec Joan Baez et Neil Young en partie musicale.
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