Elon Musk ou « l’homme qui valait 300 milliards » : un enfumage idéologique

On ne sait ce qui est le plus obscène dans la mise en scène de l’inauguration de Donald Trump : l’extraordinaire ballet de milliardaires venus s’acheter des parts du bien commun, la nonchalance suffisante avec laquelle sont signés les décrets les plus scélérats ou le nombre de fois où l’on entend dire que Musk est « l’homme le plus riche du monde ». Le mythe de l’entrepreneur génial qui, parti de rien mais qui grâce à une intelligence supérieure, fait avancer l’humanité sur le chemin de l’innovation et donc du progrès est à la Silicon Valley ce que le western est à Hollywood : un extraordinaire tour de passe-passe idéologique auquel succombent nombre d’observateurs.

Rappelons que Musk a grandi dans l’une des plus grandes maisons d’un quartier chic pour Blancs de Pretoria. Son père, homme d’affaires fortuné versé dans l’exploitation minière, offre à son fils de 10 ans un ordinateur, ce dont peu d’enfants peuvent alors rêver. Lorsqu’il part au Canada à 17 ans, Elon Musk bénéficie du passeport canadien de sa mère et de l’expérience locale de son grand-père maternel : un libertarien d’extrême droite nommé Joshua Norman Haldeman, mis en cause pour son conspirationnisme antisémite et raciste qu’il accentue une fois en Afrique du Sud.

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