48 équipes, 56 jours de compétition, des supporters privés d'entrée... On vous explique en quoi la Coupe du monde 2026 s'annonce atypique

L'échéance se rapproche. A un peu plus de six mois du début de la Coupe du monde, le 11 juin prochain (jusqu'au 19 juillet), le tirage au sort de la phase de groupes a lieu, vendredi 5 décembre, à 18 heures (heure française) à Washington (États-Unis). L'occasion de vous rafraîchir la mémoire sur toutes les spécificités de ce Mondial à 48 équipes, une première dans l'histoire, qui aura lieu aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique l'été prochain.

48 équipes, un record dans l'histoire

La plus grande nouveauté de cette édition réside dans son nombre d'équipes. Le passage d'un tournoi de 32 à 48 équipes avait été entériné par la Fifa en janvier 2017, et l'instance l'avait validé lors de son congrès annuel à Kigali (Rwanda), en mars 2023. 

Alors que l'idée de répartir les 48 équipes en 16 groupes de trois avait, un temps, traversé l'esprit de Gianni Infantino, le président de la Fifa, l'instance a finalement retenu l'option de répartir les nations en 12 groupes de quatre équipes, dans lesquels chacune disputera trois matchs, comme dans la formule actuelle.

Le nombre d'équipes qualifiés par édition de la Coupe du monde depuis 1930. (AFP)
Le nombre d'équipes qualifiés par édition de la Coupe du monde depuis 1930. (AFP)

À ce jour, 42 des 48 équipes sont connues : il reste quatre tickets à attribuer à la zone Europe à l'issue des barrages, et deux billets lors des barrages intercontinentaux, qui se dérouleront tous fin mars. 

Dans le détail, 16 nations européennes seront représentées. En fonction des vainqueurs des barrages, l'Amérique du Sud disposera de six à sept représentants, l'Amérique du Nord en comptera six à huit, dont les trois pays hôtes, la Confédération africaine enverra neuf ou 10 sélections, l'Asie sera représentée par huit ou neuf équipes et enfin l'Océanie comptera une ou deux équipes. Parmi les équipes déjà qualifiées, on compte déjà quatre novices au Mondial : le Cap-Vert, Curaçao, la Jordanie et l'Ouzbékistan.

Trois pays hôtes, un record battu dès la prochaine édition

En confiant l'organisation de la Coupe du monde aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, la Fifa a pour la première fois décidé de faire jouer des matchs du Mondial dans trois pays différents. Jusque-là, seule l'organisation de la Coupe du monde 2002, au Japon et en Corée, s'était déroulée dans plus d'un pays. Mais la Fifa a déjà décidé d'aller encore plus loin, puisque l'édition 2030 a été attribuée à un trio Espagne-Portugal-Maroc, auquel s'ajouteront trois matchs disputés en Uruguay, en Argentine et au Paraguay pour fêter le "Mondial du centenaire" et la première édition de 1934 jouée en Uruguay. Dans cinq ans, six pays accueilleront donc l'événement.

Les villes hôtes de la Coupe du monde de football 2026 (11 juin au 19 juillet), réparties entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. (AFP)
Les villes hôtes de la Coupe du monde de football 2026 (11 juin au 19 juillet), réparties entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. (AFP)

Des 16es de finale instaurés, les meilleurs troisièmes qualifiables

Nouvelle évolution par rapport au format utilisé lors des dernières Coupes du monde : si les deux premiers de groupe seront directement qualifiés pour les 16es de finale, inédits dans l'histoire de la Coupe du monde, les troisièmes de groupe pourront garder l'espoir de se qualifier. En effet, les huit meilleurs d'entre eux accéderont aux seizièmes de finale.

Un tour à élimination directe supplémentaire fait donc son apparition avec les 16es de finale, alors que la phase finale débutait avec les huitièmes de finale lors des dernières éditions. Il faudra donc disputer huit matchs au lieu de sept pour viser le titre de champion du monde. 

Un Mondial sur 56 jours dont 39 de compétition

En 2022, au Qatar, la Coupe du monde s'était déroulée sur 29 jours, avec 64 matchs disputés. En 2026, le Mondial en durera 10 de plus, soit 39 jours effectifs de compétition pour répartir les 104 rencontres. Jamais une édition n'avait duré aussi longtemps depuis la création de la compétition, en 1930. Jusqu'à 2026, la plus longue fut celle de 1998 en France (33 jours).

Un total qui monte même à 56 jours sur la durée élargie. "Le nombre total cumulé de jours de repos, de mise à disposition et de compétition s'élève à 56 jours, un nombre identique à celui des éditions 2010, 2014 et 2018", tempère la Fifa, qui a réduit la phase de préparation de 23 à 16 jours pour y parvenir. 

"Les revenus vont grimper en termes de diffusion, de sponsors, d'hospitalités. Nous jouerons dans des stades immenses habituellement dédiés au football américain, avec des capacités de 80 000 à 90 000 places", s'était réjoui Gianni Infantino à l'issue de la Coupe du monde au Qatar, en prévoyant en Amérique centrale et du Nord l'afflux de 5,5 millions de supporters en 2026.

16 stades, deuxième plus haut total de l'histoire

Qui dit Mondial en Amérique du Nord dit stades de la démesure. Avec 16 antres prévus pour accueillir les matchs, cette édition offrira le deuxième plus grand nombre d'enceintes de l'histoire, après les 20 de l'édition 2002 au Japon et Corée du Sud. Le Mexique en comptera trois à Monterrey, Guadalajara et la capitale Mexico, qui accueillera le match d'ouverture au stade Azteca le 11 juin. Le Canada en comptera deux, celui de Toronto et celui de Vancouver. 

Les Etats-Unis proposeront 11 stades, localisés à Kansas City, Boston, New York, Seattle, Philadelphie, Atlanta, San Francisco, Los Angeles, Miami, Dallas, Houston. Ils sont presque tous empruntés aux équipes de NFL (football américain), dont certains mythiques comme celui de Boston, théâtre des exploits de Tom Brady, ou celui de Kansas City, qui est, selon le Livre Guinness des records, l'arène la plus bruyante au monde, tous sports confondus.

Enfin, la finale se jouera au MetLife Stadium, dans le Grand New York, le 19 juillet. Le stade des deux équipes NFL de New York avait accueilli la première finale de la nouvelle Coupe du monde des clubs entre le PSG et Chelsea, cet été. 

Certaines sélections privées de leurs supporters aux Etats-Unis 

À l’heure actuelle, au moins deux pays qualifiés ne pourront pas compter sur leurs supporters si elles jouent aux Etats-Unis : l'Iran et Haïti. Ces deux pays, présents parmi les 19 pays ciblés par le décret migratoire du travel ban de Donald Trump validé en juin dernier, verront leur délégation sportive autorisée à se rendre sur le sol américain, mais pas leurs supporters.

En réponse, la fédération iranienne a annoncé, le 28 novembre, qu'elle boycotterait le tirage au sort de la phase de groupes du Mondial, vendredi. "Nous avons déclaré au patron de la Fifa qu'il s'agissait d'une position purement politique et lui avons demandé de faire cesser ce comportement", a annoncé à la télévision d'Etat, le porte-parole de la fédération de football iranienne. Avant de finalement faire volte-face, mercredi, annonçant que plusieurs de ses représentants, dont le sélectionneur Amir Ghalenoei, assisteraient finalement au tirage au sort.